23/05/2014 : Livingstonia - Tukuyu (Tanzanie)
Nous payons nos visas 50 $ chacun.
Ils sont valables 3 mois et à double entrée. Nous nous acquittons aussi d'une
taxe routière de 25 $.
Nous voilà en Tanzanie, il faut
maintenant faire attention aux policiers, ils ont la réputation d'exagérer la
vitesse lu par leur radar. Notre GPS qui enregistre notre vitesse en permanence
sera notre meilleur argument.
La route que nous empruntons est
tracée sur une crête ce qui nous offre de beau point de vue. La région est
montagneuse, la terre très fertile, le paysage très vert. Les plantations de
thé s'alternent avec les champs de bananiers et de petits potagers.
Nous arrivons à Tukuyu. A
l'entrée de la ville nous traversons un marché à la banane. Ici elles se
vendent par régime complet. Nous n'avons jamais vu autant de bananes.
Nous retirons de l'argent, 400
000 shilling tanzaniens (retrait
maximum) soit 180 €. Nous choisissons d'aller au Bongo Campsite. Celui-ci est
un camp communautaire tenu par des jeunes étudiants tanzaniens super
accueillants. En plus, le camping n'est pas cher du tout (5 € pour deux), par
contre, les sanitaires ne sont pas super agréables mais pour une nuit ca ira
très bien. L'endroit appartient à un danois mais ce sont eux qui
l'entretiennent. Ils proposent plusieurs services tels que faire la vaisselle, laver
le linge ou la voiture, internet mais aussi des visites guidées. L'argent
récolté permet de financer leurs études. Nous choisissons la ballades de 2h des
plantations de thé pour le lendemain matin 8h.
24/05/2014 : Tukuyu - Mafinga
Il a fait froid cette nuit, 9°C.
Il faut dire que nous sommes en altitude, la région n'est pas verte pour rien.
A 8h notre guide est là ou plutôt
nos guides, ils sont trois. Nous avons oublié les noms, c'est pas sympa, mais
c'est notre problème avec les prénoms africains lorsqu'on ne les note pas. Direction
les cultures qui environnent le camp. Dès le départ nous sommes étonnés de
constater la richesse de la terre. Il y a des bananiers partout. En dessous
sont plantés plants de café, haricots verts ou encore patates douces. Les gens
que nous croisons sont souriants et accueillants. Ils échangent des formules de
politesse que nous ne comprenons pas. Le kiswahili est un peu compliqué, on ne
dit pas bonjour de la même manière à quelqu'un qui est plus jeune, qui à la
même âge ou qui est plus vieux que nous. Une dame interpellera même nos guides
afin que nous venions voir comment elle plante ses patates. Très gentille, elle
nous gratifie d'un "karibu !". Rien à voir avec l'animal, cela veut
dire "bienvenue".
Nos guides
sont intéressés et intéressants, ils ont entre 18 et 25 ans. Le plus vieux
voudrait devenir fermier alors que le plus jeune attend de connaitre ses
résultats de fin de collège afin de savoir s'il peut continuer en université (à
Dar Es Salam). Nous parlons aussi divertissements, ils écoutent du rap et du
reggae et nous avouent passer de bonnes soirées de temps à autre avec l'alcool
de bambou. Nous avons passer un très bon moment d'échanges. La Tanzanie
commence bien.
De retour au camp, nous discutons
un peu géographie puis arrive 11h, il est temps pour nous de poursuivre notre
route.
La route est affreuse, creusée
par les innombrables camions qui la sillonnent et jonchée de ralentisseurs. Sur
un tronçon de 30km, en pleine campagne, ils ont fait des dos d'ânes en terre
tous les 50 mètres. Les camions, en tentant de les éviter, slaloment sur le bas
coté en levant d'épais nuages de poussière. Il y a des radars (jumelles) dans
quasiment toutes les zones à 50km/h. Elles ne sont pas toujours bien indiquées.
Parfois il manque le panneau de limitation à l'entrée, parfois celui de fin à
la sortie. Nous ne tardons pas à nous faire arrêter. Stratégie de Micka,
s'arrêter en restant exagérément sur la chaussée afin de gêner la circulant. De
plus, vu qu'on roule à gauche et que généralement les conducteurs sont à
droites, le policier reste sur la chaussée, il se fait donc frôler par les
voitures qui passent. Nath a à peine le temps d'ouvrir sa fenêtre qu'un bus
passe en klaxonnant. Le policier nous baragouine un truc en nous faisant signe
de partir.
Après Makambako, la route a été
refaite, les camions sont toujours présents mais la circulation est diluée, c'est
beaucoup plus agréable comme cela.
Sur les conseils du couple
d'allemands rencontré en Zambie, nous nous arrêtons au camping Kisolanza Old
Farm House. Celui ci est calme et idéalement situé sur notre route en direction
du parc de Ruaha.
25/05/2014 : Mafinga - Ruaha National
Park (Iringa)
Aujourd'hui l'objectif est de se
rapprocher au maximum du Ruaha National Park. Nous sommes dimanche, il y a
beaucoup moins de contrôle de police mais à l'un d'eux nous nous faisons
arrêter. Le policiers nous a sauter dessus dès qu'il nous a aperçu. Nous nous
arrêtons encore en gênant la circulation, il nous fait signe de nous resserrer.
On obtempère un peu mais en le laissant sur la chaussée. Nath ouvre sa fenêtre,
il tend son bras à travers la voiture pour une bonne poignée de main franche
avec Micka puis c'est à mon tour. Il est tout sourire, nous souhaite la
bienvenue en nous demandant d'où nous venons. Un rapide coup d'œil sur le
permis de conduire et il nous souhaite bonne route chaleureusement. En
repartant, on se regarde en se disant "si c'est comme ça à chaque
coup...".
Nous arrivons à Iringa où nous
pensions faire quelques courses, nous n'avons plus de viande depuis quelques
jours, mais c'est raté. Iringa comprend une multitude de petites échoppes mais
point de supermarché. Surprenant pour une ville de cette taille. Tanpis pour le
coté carnivore de Micka. La conséquence : a chaque fois qu'on croisera des
pintades ou des poules, Micka me radotera "hummm de la viande". A
partir d'Iringa, notre route en direction du Ruaha est en réalité une piste
d'un peu plus de 100 km en cul de sac. Celle ci traverse des paysages
magnifiques et est en grande partie très roulante. Nous y croisons nos premiers
Masais. Ils sont vêtus d'une grande étoffe et portant un grand couteau à la
ceinture, ils sont très souriants.
Nous nous installons au Chogela
Campsite qui est à une vingtaine de km de l'entrée du parc, nous sommes les
seuls touristes, l'endroit est ombragé et calme.
Nous pensions partir de bonne
heure demain matin pour la visite du parc mais finalement, le permis nous sera
délivré pour 24h. Nous décidons donc de dormir un peu demain matin, de ne
rentrer dans le parc qu'à midi, d'y passer la nuit et d'y ressortir le
lendemain à midi. Nous profiterons ainsi au maximum de nos 24h et il faut
avouer que les nuits dans les parcs nous manquent.
26/05 et 27/05/2014 : Ruaha
National Park
Ce matin nous avançons un peu sur
notre récit de voyage, nous avons un peu de retard, les dernières journée ayant
été un peu chargées. A 11h nous nous mettons en route en direction du parc.
Nous y rentrons à 11h45. Dès l'entrée, nous croisons deux véhicules sud africains
qui nous indiquent l'endroit où ils viennent de voir des lions. Nous essayons
de les trouver mais bredouilles, nous décidons de nous arrêter pour manger sur
un espace aménagé en bordure de la rivière Ruaha. Nous y croisons un guide avec
son groupe de touristes qui nous indique un autre endroit où il en a vue mais
l'explication est confuse, il faut dire qu'il y a beaucoup de pistes dans le
parc donc l'orientation pas facile.
Après de vaines tentatives à trouver l'endroit, nous essayons une petite
piste et là, Micka aperçoit deux petites oreilles rondes au milieu de touffes
d'herbes dans le lit d'une la rivière asséchée. Nous surprenons un couple de
lions à faire la sieste à l'ombre d'un arbre. On n'a pas l'air de trop les
déranger, surtout le male qui mettra bien 1/4 d'heure à lever la tête avant de
se rallonger de tout son long.
En continuant à visiter le parc,
nous croisons girafes, éléphants, zèbre, chacals, mangoustes, impalas, kudus.
Par ailleurs, le parc est
vallonné ce qui nous offre par moment de magnifiques point de vue sur les
étendues sauvages.
Le soir venu, nous décidons de
nous installés au camp près du headquarter. Celui ci est en bordure de rivière
dans une grande vallée herbeuse. Au coucher du soleil, girafes et éléphants s'y
promène. Les couleurs du soleil couchant sont toujours aussi belles en pleine
nature.
A 21h, l'heure de se coucher, il
fait encore 27°. Cela nous change pas mal des 9° de deux jours auparavant. Notre
nuit y sera ponctuée par de fréquents appels des big cat. 6h du matin, nous
nous remettons en route en espérant les croiser mais ils sont déjà partis se
cacher. Nous profitons d'être seuls et d'un magnifique point de vue en bordure
de rivière pour filmer vue du ciel les couleurs de la savane au petit matin.
Nous continuons à sillonner le
parc, notamment à la recherche de léopard que nous n'avons toujours pas vu
jusqu'à présent. Nous n'en croiserons malheureusement aucun mais aucune
déception, les autres animaux et les paysages du parc nous ont comblé.
En direction de la sortie du
parc, sur la piste principale, entre deux virages, nous sommes surpris par la
rencontre avec un lion qui fait sa sieste sur le bas coté. Le premier reflexe
de Micka est de freiner pour l'observer mais celui ci tout aussi surpris que
nous, se lèvre brusquement, Micka lâche les freins pour s'arrêter un peu plus
loin et prendre le temps de remonter sa fenêtre. Marche arrière, le lion
s'éloigne un peu pour se coucher dans un fourré à quelques mètres. Echange de
regards, la surprise retombe. Lui, retourne à sa sieste, nous, prenons quelques
clichés.
Midi moins le quart, nous
arrivons à la barrière, nous aurons profiter au maximum de nos 24h dans ce parc
qui est l'un des plus beaux que nous ayons visiter avec le grand avantage de
n'avoir croisé que trois véhicules au tout début de notre visite.
Retour au Chogela campsite pour
un peu de repos et faire du tri dans les photos.
L'eau courante. Heureusement que nous la filtrons avant de la boire, merci Katadyn.
28/05 au 30/05: Ruaha - Mikumi
J'ai été malade une bonne partie
de la nuit, ca allait pourtant mieux depuis deux jours. Retour aux
antibiotiques.
Du coup, ce matin Micka me ment
sur l'heure afin que j'accepte de dormir un peu plus.
Nous nous mettons en route aux
alentours de 10h30. Première étape, reparcourir la piste d'un peu plus de 100km
jusqu'à Iringa puis route jusqu'à Mikumi. N'ayant toujours pas trouver de
viande à Iringa, nous décidons d'entamer notre régime végétarien en achetant en
quantité locale les légumes vendus au bord de la route (un peu plus d'1€ le
gros sceau de tomates). Nous voila équipés comme des grossistes, il va
maintenant falloir cuire tout ca !
A hauteur de Udzunga Mountains,
nous traversons une vallée de baobabs. Impressionnant de parcourir cette foret
d'arbres millénaires.
Nous arrivons après plus de 6h de
route au Tan Swiss camp. Ce lodge tenu par un Suisse mélange décoration
Tanzanienne et Suisse, les grosses cloches de vaches cohabitent avec les
peintures africaines. La partie camping n'a pas de charme particulier mais les
sanitaires sont propres, l'eau des douches est chaude et coule normalement,
l'endroit est calme et l'accès à internet est gratuit. Ca faisait longtemps que
nous n'avions pas eu ces différentes conditions réunies. Nous décidons d'y
rester la journée du lendemain afin de mettre à jour le blog mais aussi
d'étudier la suite du voyage qui est un peu plus complexe que jusqu'à présent.
Dans la nuit du 29, Micka est
malade et Nath a du mal à digérer, les rostis du diner au restau ne passent décidément
pas. Pour une fois qu'on mangeait européen...
Du coup, nous restons aussi la
journée du 30 ce qui nous permet d'approfondir nos recherches sur la suite du
voyage :
- 1ère hypothèse : continuer sur
notre idée initiale, passer par le Kenya pour faire le tour du Lac Victoria et
redescendre par l'Ouganda et le Rwanda. Beaucoup de kilomètres, 1 attentat tous
les 15 jours à Nairobi, frontière entre le Kenya et l'Ouganda déconseillée par
le ministère des affaires étrangères, problèmes diplomatiques entre la France
et le Rwanda actuellement.
- 2ème hypothèse : éviter le
Kenya, monter en Ouganda par l'Ouest du Lac Victoria en restant en Tanzanie.
2000 kilomètres d'aller retour par une route/piste qui ne comprend que très peu
d'hébergement.
- 3ème hypothèse : arrêter notre
progression vers le nord au cratère du Ngorongoro puis redescendre vers la
Zambie. Beaucoup moins de kilomètres ce qui nous permettrait peut être de faire
une petite partie de l'Afrique du Sud, descendre jusqu'à Cape Town.
5 fruits et légumes par jour, on ne va pas manquer de vitamine !
L'ouverture de la noie de coco, tout un art !
Arg, la casserole est trop petite !!!
31/05/2014 : Mikumi - Morogoro
Cap sur Dar es Salam mais étape à
Morogoro pour éviter une trop longue journée de route. La route traverse le
parc de Mikumi où nous y observons quelques girafes, impalas et zèbres. La
route est limitée à 50km/h et jonchée de ralentisseurs. Cela ne dissuadant pas suffisamment
les chauffeurs de bus à rouler prudemment, des panneaux avertissent du montant
des amendes encourues en cas d'accident avec un animal sauvage. On a donc le
buffle pour 1900 $, le gnou pour 650 $ et le zèbre pour 1200 $, la girafe
détient le record avec 10 500 $ et l'impala est le moins couteux avec 350 $.
Nous arrivons à Morogoro vers midi,
la circulation y est infernale. Voitures, motos, tuk tuk, cyclistes, carrioles
et piétons se mélangent et se croisent sur la chaussée. Nous trouvons notre
premier supermarché tanzanien où nous trouvons essentiellement des produits
importés, notamment du nutella. Restant encore un moment en Tanzanie, nous
décidons de nous munir d'une clef 3G pour nous faciliter l'accès aux e-mails.
Sans le savoir, nous nous lançons dans un réel parcours du combattant. La clef
3G est la plus facile à trouver, certains magasins (boui-boui) de téléphonie en
proposent mais il faut ensuite trouver une carte SIM locale et une recharge. Il
y a des vendeurs de cartes SIM sous leur parasol un peu partout dans la ville mais
aucun d'entre eux n'est capable de l'activer. Nous décidons donc de chercher le
bureau de la compagnie (Airtel). Après maintes recherches nous le trouvons
enfin et tombons sur des gens compétents. Compétents mais pas complets
puisqu'ils ne vendent pas de recharge pour leur propre réseau. Il nous faut
trouver le 3ème intermédiaire pour acheter les recharges. Nous y aurons donc
passer une bonne partie de l'après midi. La clef 3G, la carte SIM et la
recharge ne s'achetant pas au meme endroit.
Nous avons repérer un camping à
36 kilomètres au Sud sur une petite piste en direction du Selous NP. La piste
est défoncée, très pratiquée par les locaux à moto et très jolie et verdoyante
(bananiers, cocotiers,...). Nous mettons 1h15 pour arriver au camp. Celui ci
est à l'abandon. Nous décidons de nous renseigner au dispensaire voisin. Les
soeurs nous proposent de passer la nuit dans une de leur chambre. Nous leur
répondons que nous préférerions dormir dans notre véhicule ce qui leur parait
bizarre : "dans notre culture, c'est bizarre de recevoir quelqu'un et de
le laisser dormir dehors". Elles acceptent tout de même. Nous ouvrons donc
aussitôt le toit du Def et les faisons "visiter" pour les rassurer.
Cela les amuse beaucoup. Ici tout est propre, le jardin entretenu, le potager
délimité et protégé et les animaux de la ferme en bonne santé. La religion est
avant tout une éducation et des principes de vie. Nous sommes très bien
accueillis par ces quatre soeurs très souriantes. Nous sommes en sécurité et au
calme.
01/06/2014 : Morogoro - Dar es
Salam
Pendant que nous rangeons le Def,
nous voyons de plus en plus de monde arriver au dispensaire. Une sœur nous fait
remarquer que nous sommes dimanche et que c'est donc le jour de la messe. Elle
nous invite à nous joindre à eux. Nous acceptons, nous sommes curieux de voir
comment se passe une messe africaine. Première remarque en rentrant dans
l'eglise, ici Jésus est noir. Nous nous asseyons en fond de salle à droite et
nous nous rendons compte au fur et à mesure que les gens arrivent, que les
hommes s'installent à droite et les femmes à gauche. Trop tard pour changer de
place discrètement, je profiterais de la quête pour changer de place. La messe
dure trois heures, elles est constituée de prières, de sermons du prêtre et de
chants qui mélangent rythme africain accompagnés de tam tam, youyous (cris des
femmes musulmanes) et d'alléluias. Nous quittons le dispensaire à 11h30
direction Dar es Salam où nous arrivons en milieu d'après midi. Dès l'approche
de cette ville, la circulation devient infernale. Nous sommes dans les bouchons
au milieux des camions et des bus, des tuk-tuk se faufilent au travers de tout
ça. Ici il n'y a pas de règle, un seul objectif, passer. Il faut adopter la
conduite locale pour réussir à avancer. On se retrouve à rouler sur les
trottoirs en slalomant entre les piétons et les travaux. Ceux qui pensent que
Paris est l'enfer ne sont jamais allés à Dar es Salam !
Nous trouvons notre premier
centre commercial du pays mais le Shoperite (chaîne de magasin de l'Afrique de
l'Est) est fermé pour inventaire. Réouverture dans un mois. Nous trouvons
malgré tout à nous réapprovisionné en denrées non périssable dans un magasin
qui vend de tout. Les téléviseurs y côtoient les outils de jardinage et les
boîtes de conserve. Nous profitons de ce contact avec la civilisation pour
prendre un verre en terrasse avant de nous remettre en route vers le seul
camping (silver sands) que nous avons repéré au Nord de la capital. Le problème
c'est qu'ici les quartiers Nord c'est comme à Marseille, ce n'est pas super bien
fréquenté. Nous arrivons à la nuit tombante au camping, celui-ci est au bord de
d'océan Indien mais il est aussi délabré et glauque, des jeunes y squattent et
s'y tripotent. Hors de question de passer la nuit ici. Nous remettons à plus tard notre première
nuit au bord de l'océan Indien et nous refugions dans un lodge que Micka avait
repéré un peu en amont sur la route. Ce sera notre premier lodge, celui-ci est
tout neuf et bien sécurisé. La chambre est propre et il y a même la clim. Ce
n'est pas un mal car le climat de Dar es Salam, chaud et humide, est assez
étouffant.
02/06/2014 : Dar es Salam -
Bagamoyo
Ce matin nous trouvons enfin un
magasin qui vend des produits frais. Ils ne sont que issus de l'importation
donc le prix va avec. De toute façon nous n'avons pas le choix. Quitte à payer
nous craquons pour un gros pot de Nutella, du chocolat Milka et même du chèvre
Soignon. Ce n'est pas le meilleur fromage Français mais vu d'ici c'est tout le
terroir français.
Nous trouvons aussi des aussi à
racheter des lunettes de soleil à Micka. C'est la deuxième paire qu'il perd
depuis le début du voyage. Il est comme ça, il ne peut pas s'empêcher de faire
des dons discrètement (à coup de Ray ban :-().
Nous quittons enfin le brouhaha
de Dar es Salam pour rejoindre Bagamoyo. Ce sera notre première étape sous les
cocotiers. Nous nous arrêtons au camping "New Bagamoyo Beach
Ressort". Anciennement tenu par un français, ce camp pourrait être super,
il a tout le potentiel mais de nombreuses choses sont à revoir. Le gros atout de ce camp reste son école de
plongée tenue par un français. Nous rencontrons Joffrey le moniteur et
Guillaume son remplaçant pour 20 jours. Tout deux made in Haute Savoie. La
sécurité à la française nous décide à réaliser un baptême. Rendez-vous pris pour
le lendemain matin.
03/06 au 06/06/2014 : Bagamoyo
Avant que la marée ne pose le
bateau sur le sable nous partons pour l'île de Mambakuni. A une heure de bateau
celle-ci est en fait un banc de sable qui se découvre à marée basse. Elle est
entourée de récifs coralliens et d'une eau à 29°C. Un peu stressée par la
découverte de ce nouveau monde je décide de plonger la première. Guillaume est
rassurant et prend le temps d'expliquer les choses. Ainsi ma première plongée
se passe à merveille. Il faut dire que le moniteur s'occupe de tout, on a juste
à respirer et à ouvrir les yeux. On a l'impression d'être dans un aquarium.
C'est ensuite au tour de Micka de découvrir l'univers de Némo. Même sensation
exceptionnelle que de pouvoir respirer sous l'eau et de prendre son temps pour
regarder les poissons. Nous avions l'appréhension d'avoir mal aux oreilles mais
la descente progressive permet leur adaptation et donc évite toute douleur.
De retour sur le bateau et
comblés par cette nouvelle expérience, nous décidons de poursuivre l'aventure
en passant notre open water (équivalent du niveau 1 de plongée en France). Nous
avons donc plongé pendant trois jours à raison de deux plongés par jour.
Palier, décompression, octopus et parachute font maintenant partis de notre vocabulaire.
Nous avons appris les bases de la plongée (vidage de masque, perte d'embout,
gréage des blocs, communication...) dans une mer chaude et peuplée d'une faune
sous marine abondante. Évoluant au dessus des coraux, nous croiserons poissons
lions, raies, poissons clowns, murènes, étoiles de mer en tout genre et
concombres. A 18m de profondeur l'eau était encore à 27°C.
Sympathisant avec Guillaume et
son ami David nous avons passé un super moment à Bagamoyo. Nous avons découvert
le safari sous marin, nous nous sommes régalés au restau et en faisant un
barbuc de gambas, avons fait des tours en tuktuk (trois roues indien) et passé
pas mal d'heures à discuter en français. De vrais bons souvenirs. Une petite
pause "vacances" durant notre périple. Rendez-vous est pris pour une
plongée sous glace l'hiver prochain.
L'ilot se découvre à marée basse, les pêcheurs sont déjà là
Pause déjeuner sur l'ilot
Y a plus qu'à descendre
Première murène
Poissons clowns
Murène entre les palmes de Micka
Poisson pilote qui nous suit pendant toute la plongée
Gonflage du parachute
Concombre, une grosse limace sous marine
Poisson lion
Tuk Tuk, ici appelé Bajaj
07/06 au 10/06/2014 : Pangani
Avant de quitter Bagamoyo nous
faisons un saut au marché pour racheter des beignets. On aura au moins quelque
chose à manger le midi !!
Pour rejoindre l'axe principal,
il nous faut passer par une piste quelque peu détrempée. Un camion s'est enlisé
mais lorsque nous arrivons, il vient de sortir, il faut maintenant attendre que
la niveleuse passe. Nous profitons d'une de ses manœuvres pour nous faufiler et
tenter notre chance. Pour le Def ca passe sans encombre.
De retour sur le bitume, cap au
nord, nous souhaitons profiter encore quelques jours de la plage. Nous nous
dirigeons vers le sud de Tanga, pour rejoindre le camping Peponi recommandé par
nos amis allemands et Sud Af.
A Pongwe, nous quittons la route
pour une bonne heure de piste. Arrivés au camp nous avons la chance d'avoir
l'emplacement juste en bordure de mer. Lorsque la marée est haute, nous sommes
à moins de 5 mètres de l'eau, surplombant une plage de sable fin. Un peu plus
loin, il y a même de la mangrove. Les toilettes sont propres et l'eau est
chaude. Internet est payant mais à prix raisonnable.
Nous y rencontrons Eef et Dries
(www.waarisworteltje.be), un couple de belges partis de chez eux depuis Février
2013. Après avoir traversés l'Europe, ils ont fait prendre le bateau à leur
voiture de Turquie en Egypte. Visite de l'Egypte sous escorte permanente donc
pas le rêve puis Soudan, Ethiopie, Kenya. Ils étaient dans le centre commercial
de Nairobi 15 jours avant l'attaque. Ils ont ensuite travaillé 9 mois en
Ouganda avant de reprendre leur route. Après l'Afrique, ils prévoient de
visiter l'Australie pendant environ un an.
La nuit tombée, Micka m'appelle
pour venir voir quelque chose sur le capot. Et là, dans le faisceau de nos
frontales, la vision que je craint depuis le début du voyage, un serpent. Nous
pensons que celui ci est tombé de son arbre à cause du vent qui s'est levé. Il
n'est pas très grand, aussi gros que mon petit doigt et 50 cm de long mais dans
la nuit et de le voir se tortiller sur le capot, ce n'est pas rassurant. Micka
le balaie d'un rapide coup de chausson. Une fois à terre nous sommes surpris de
ne pas le voir fuir. Au lieu de ça, il se dresse et se tend comme un ressort.
Il n'a pas l'air très content. A l'aide d'un bâton, Micka le propulse dans les
buissons, bon débarras.
Il faut maintenant faire à manger
dehors en essayant de ne plus y penser. Les seuls autres visiteurs que nous
auront seront des Bernard l'Hermite. Le terrain en grouille passé une certaine
heure.
Nous restons 3 nuits à Peponi
afin de nous reposer. Mine de rien 3 mois 1/2 de voyage, ce n'est pas de tout
repos.
Seul bémol, l'eau des robinets
est salée. Nous aurions bien pris l'eau de notre réserve mais le problème c'est
que nous nous sommes fait avoir à Bagamoyo en la complétant aussi par de l'eau
salée. Notre filtre n'y peu pas grand chose, nous nous retranchons donc sur le
peu de jus de fruits et de sodas qu'il nous reste. Fin de séjour un peu
déshydratés.
11/06/2014 : Pangani - Irente
Reposés par notre semaine au bord
de l'océan Indien, nous sommes contents et même un peu excités de reprendre la
route. Aujourd'hui, nous allons changer de décors en nous rendant dans les
Usambaras Mountains.
Sur la route, nous doublons et
croisons beaucoup et camions chargés de fruits ronds jaunes et verts. Ayant
finis les fruits de la passion achetés à Bagamoyo et souhaitant en racheter, nous
nous arrêtons devant une petite étale. Finalement, ce ne sont pas des fruits de
la passion mais une variété d'orange que nous ne connaissons pas. Le vendeur
nous en épluche une pour que nous goutions. Convaincus, nous repartons avec 6
oranges. Cela complète notre régime alimentaire du midi : orange, beignet,
banane.
Notre destination est le camping
Irente biodiversity farm. Nous avons repéré ce camp dans un récit d'un magazine
4x4 sud af. Notre choix a été conforté par nos amis Sud Af avec qui nous sommes
restés en contact.
A Mombo, nous quittons la route
principale en direction de Lushoto, petit village perché dans les montagnes. Plus
nous montons, plus le paysage est vert et la température chute.
Le camp a la particularité d'être
aussi une ferme qui propose à la vente ses produits. Nous sommes heureux d'y
trouver du fromage, des yaourts et de la crème fraiche. Nous avons aussi la bonne
surprise d'apprendre que la productrice est venue en France pour apprendre à
réaliser ses produits laitiers, à Mâcon en Bourgogne. Ils vendent aussi des
confitures, jus de fruits concentrés, farine, thé,...
Ce soir, nous pourrons donc nous
régaler de fromage et de yaourts, ca faisait bien longtemps. Le couple de
manager suèdois est rassuré : si notre fromage est apprécié par des français
c'est qu'il est bon.
Non loin du camp se trouve le
point de vue d'Irente. Celui ci donne sur les plaines Masais 1000 mètres en
contrebas. Sur les 2 km séparant le camp de ce point de vu, que nous décidons
de parcourir à pieds, les gens sont très souriants et accueillants, nous nous
entrainons donc à l'art de la salutation : "Jambo" (Bonjour),
"Habari" (comment ca va ?), "Nzuri" (bien), mots que chacun
répète à son tour.
La nuit tombée, on se rend vite
compte que nous ne sommes plus au bord de la mer. La température chutera à 13°
ce qui nous change des 27° à Peponi.
Ça
faisait bien longtemps, la moitié y est passée dans la soirée, pas grave il en reste deux autres dans le frigo
Irente view point
12/06/2014 : Irente - Mambo
Nous débutons la journée par la
visite de la ferme d'Irente et plus précisément celle de la laiterie. Les
normes ne sont pas européennes. Le lait est bouilli dans une ville cocotte au
feu de bois. Ici pas de cuve inox mais une grande bassine à même le sol un peu
comme en France avant l'apparition de toutes ces normes qui contraignent de
plus en plus le producteur. Florens est très gentille et très fière de nous
faire la visite.
La région nous plait, les
paysages sont magnifiques et les habitants accueillants, nous décidons donc d'y
passer une seconde nuit. Nous nous rendons donc à Mambo, plus un peu plus au
nord mais à quand même 3h de piste. Celle ci qui serpente entre les montagnes
offre de superbes points de vue.
Nous arrivons à Mambo view point
ecolodge en début d'après midi. Après un déjeuner sur le pouce, nous en
profitons pour partir à la découverte des grottes en compagnie de Youssef et de
Kim le chien. Nous sommes contents d'observer la relation de complicité entre
eux. Relation homme/chien que nous n'avions pas constater depuis longtemps.
Lorsque nous lui demandons si c'est son chien, il nous répond que non, que les
chiens tanzaniens sont tout maigres alors que Kim est en bonne santé, Kim
appartient au propriétaire du lodge. Les grottes de Mombo sont des lieux sacrés
pour les Sungas où sont encore pratiqués des sacrifices (animaux). Elles sont
aussi chargées d'histoire car c'est là qu'ils se réfugiaient pour se protéger
des attaques Masais qui gravissaient la montagne pour voler du bétail. A
plusieurs endroits, nous observons des lambeaux de tissus. Rouge pour l'esprit
Masaï, noirs pour l'esprit Sunga et des blancs pour l'esprit arabe.
Sur le retour, nous traversons
des cultures accrochées aux versants abruptes de la montagne. Youssef nous
explique, que dans la région, ils arrivent à avoir 4 récoltes par an. Tomates,
haricots et pommes de terre sont plantés à tour de rôle fonction de la saison.
En fin de balade, Youssef nous
dit que nous sommes de bon marcheurs, nous venons de descendre puis remonter
400m de déniveler en un peu moins de 2h alors qu'habituellement, il en met 3
avec les touristes. Nous lui répondons merci quelque peu essoufflés et surpris,
nous ne pensions pas avoir le choix de ralentir.
Encore une nuit fraiche à 2000
mètres d'altitude, ce soir ce sera soupe.
C'est la chenille qui redémarre...
Les grottes sacrées
On n'est pas prêt de voir un tracteur dans ces cultures
Mambo view point
Les voyageurs sont invités à épingler une map monde, assez représentatif des gens que nous croisons: peu de français
13/06/2014 : Mambo - Lac Chala
Avant de reprendre la route nous
discutons un peu avec le manager du lodge, il est Néerlandais. Ils sont venu
s'installer ici avec sa femme pour y recevoir des touristes mais aussi pour y
mener des projets de développement dans la région. Ils sont très bien acceptés
par la population local qui est volontaire dans les projets qu'ils mènent. Il
nous explique qu'il faut les aider pour qu'ils se développent mais qu'il faut
qu'ils participent et qu'il ne faut en aucun cas leur donner de l'argent car
cela les rend dépendant. L'aide ne doit pas être économique mais une
transmission de savoir et une organisation. Il nous explique aussi qu'il doit
gérer les projets sans faire appel aux structures officielles car, lorsqu'elles
sont de la partie, il consacre la plus grosse partie de son temps à éviter la
corruption et les détournements.
Pour finir nous lui demandons
conseil sur le piste à emprunter pour redescendre de la montagne. Nous avons
repéré une petite piste mais elle passe par un pont effondré depuis 2010, il
existe un contournement par le lit de la rivière, c'est lui qui nous intéresse.
Le manager nous informe que cette piste fait gagner une heure mais que le
dernier qui s'y est aventuré, la semaine dernière, est resté planté pendant 2h
dans ce fameux contournement. Le calcul est vite fait, nous prendrons la piste
principal.
Celle-ci serpente dans les
Usambara Mountains en offrant de beaux points de vues. Nous arrivons bientôt
dans les plaines Masaïs. Ici les gens sont toujours souriants et disent bonjour
d'un signe de la main.
A une barrière (genre de check
point), un vieux monsieur s'adresse à nous en kiswahili, il parle très mal
l'anglais mais nous croyons comprendre qu'il veut que nous l'emmenions à la
prochaine ville. Les expériences précédentes nous font nous méfier de ce genre
de demande. De plus, le Def est plein, nous n'avons rien dégager des places
arrières. Lui faisant signes que l'on est full, il croit comprendre qu'on lui
demande de monter derrière. Dialogue de sourd, la barrière est ouverte, nous ne
prenons pas la peine de lui expliquer ce qu'il ne veut pas comprendre, nous
partons.
Nous récupérons la route
principale à Mkomazi.
Le magazine 4x4 Sud Af
conseillait un autre camping proche du Lac Chala en bordure de la frontière
Kenyane. C'est là que se trouve notre étape pour passer la nuit.
Dès notre arrivée au camping en
fin d'après midi, nous demandons si la douche est chaude, le manager nous
répond qu'il va demander que quelqu'un allume le chauffe eau (au feu de bois).
Nous installons le Def et nous prévoyons d'aller voir le lac. Le feu n'étant
toujours pas allumé, nous retournons voir le manager en partant pour le lac. Il
nous assure s'en occuper et que l'eau sera chaude quand nous reviendrons de
nous balader, hakuna matata.
Nous descendons donc au bord du
Lac. Sur le chemin, nous croisons un groupe de Malaysiens. Le lac Chala est
dans un cratère, l'eau y est sombre et les parois abruptes et d'une végétation
dense ce qui tranche avec les alentours, plutôt savane. La frontière
Tanzanie/Kenya y passe juste au milieu.
Après notre remontée au camping,
nous nous apercevons un peu agacés que le feu sous le bidon n'est toujours pas
allumé. Nous croisons un employé, nous l'interrogeons. Il ne parle pas anglais
mais nous explique par geste que pour avoir de l'eau chaude il faut faire du
feu sous le bidon. Sans blague! Il appelle le manager qui arrive quelques
minutes plus tard.
- Le feu n'est pas allumé.
- Mais j'ai demandé qu'on le
fasse.
- Oui mais ce n'est pas fait et à
10$/personne, ce serait bien d'avoir une douche chaude.
Ils discutent un peu entre eux et
le manager reprend :
- Ce gars a vu le problème mais
j'avais demandé qu'on le fasse.
- Mais vous aviez demandé à qui?
Le manager hésitant désigne son
gars qui n'avait apparemment pas l'air au courant.
- On va allumer le feu.
- Qui va allumer le feu?
- Ce gars.
- ok so let's go !!!
Agaçant, ils veulent pratiquer
des prix à l'européenne mais ne sont pas capables de suivre sur le service.
Ils s'occupent enfin de nous
allumer le feu. La nuit étant tombée, nous attendons que l'eau chauffe en
préparant à manger. Micka aperçoit de petits yeux qui brillent dans les arbres.
Ces petites bêtes sautent de branchent en branchent avec une détente de
kangourous. Ce sont des bushbabies (Galago) !! Trop mignons, enfin nous en
voyons. Ce sont de petits primates nocturnes et apparemment assez curieux. Ils
viennent voir se qui se passe sur leur territoire. Il fait nuit et l'appareil
photos ne rend rien, dommage. On met quand même une photo trouvée sur le web
pour l'illustration. C'est mignon et ils ont dû être utilisé pour l'inspiration
de Gizmo (Gremlins).
Après le repas viens enfin le
temps de notre douche chaude tant méritée.
Lac Chala, au milieu, c'est le Kenya qui commence
Photo prise sur le web pour l'illustration du bushbaby (à ne pas nourrir après minuit)
14/06/2014 : Lac Chala - Moshi
Nous nous réveillons de bonne
heure et nous nous levons immédiatement dans l'espoir d'apercevoir le
Kilimandjaro. En effet, hier il se cachait dans les nuages. C'est gagné, il est
là avec son petit chapeau de neige. Nous aurons le temps de prendre notre petit
déjeuner en profitant de la vue avant qu'il ne disparaisse encore une fois dans
les nuages.
Ce matin le chauffe eau est
allumé. Ils ont peut etre voulu essayé de ce rattraper de la veille.
Finalement, nous nous apercevons que c'est pour eux qu'ils l'ont fait, car nous
voyons défiler toute l'équipe dans les douches du camp.
Nous apprenons par texto qu'il y
a eu un attentat à Zanzibar hier. Nous avons bien fait de ne pas y aller.
Aujourd'hui nous souhaitons
tourner un peu autour du Kilimandjaro afin de l'apercevoir à nouveau. Au départ nous sommes sur une piste assez
sympa, terre rouge et paysages verdoyants. Quelques enfants tendent la main sur
notre passage. C'est sur nous sommes dans une zone touristique. Beaucoup de
gens ont une poule dans les bras ou une chèvre en laisse, nous sommes samedi,
ce doit être le jour du marché.
Notre piste aboutit sur une route
qui contourne le Kilimandjaro. Elle se révèle vite sans grand intérêt, sans
point de vue et de toute manière le Kili se cache toujours. Nous en profitons
pour faire quelques achats sur le marché avant de faire demi tour direction
Moshi.
Sur cette route, nous nous
faisons arrêter à un contrôle de police. Au même moment, une moto arrive, le
policier décide de l'arrêter mais le motard ne l'entend pas de cette manière et
ne ralentit pas. Le flic tente de s'accrocher au passager. La moto se rapproche
dangereusement du Def. Finalement le flic lâche prise. Son collègue quelque
mètres plus loin tente la même démonstration mais échoue à son tour. La moto et
ses deux passagers repart comme si de rien n'était et les flics se précipitent
sur leur téléphone portable pour voir s'ils n'ont rien. Rassurés, ils nous
disent de repartir. Très surprenant !
Arrivés à Moshi, nous en
profitons pour faire quelques courses. Il y a même un supermarché.
La marche dans Moshi est
compliquée, nous sommes sans cesse sollicités par des sois disant guides ou
tour opérator.
Nous passons une bonne partie de
l'après midi dans un café à nous détendre en buvant café et thé du
Kilimandjaro.
Ce soir, nous dormons au Key's hôtel
qui a un terrain pour le camping de l'autre coté de la rue. Nous y sommes seuls
et celui ci ne doit pas être très fréquenté car les employés ont pris
l'habitude de venir s'y changer et d'y prendre leur douche.
C'est pas la photo du siècle mais le Kili est bien là
15/06/2014 : Moshi - Karatu
Ce matin Micka me réveille dès
que le jour se lève dans l'espoir qu'on aperçoive le Kilimandjaro avant de
continuer notre route vers l'ouest. Mais les nuages aussi ce sont levés tôt.
Depuis que nous sommes en Tanzanie, nous avons tous les jours des nuages, il
fait beau et chaud mais rarement de grand ciel bleu.
Nous traversons Arusha sans nous
y arrêter. Nous avons droit à un contrôle de police, où cette fois le policier
nous demande le triangle réfléchissant. Micka, voulant emporter des choses plus
utiles, l'a laissé en France. Nous faisons donc mine de ne pas comprendre ce
qu'il demande. Comme il insiste, Micka lui montre le gilet puis tout ce qui est
réfléchissant sur le Def. Le policier en à marre, il nous demande alors de partir.
C'est gagné!! Il faut dire que des triangles, eux, ils n'en ont pas. Pour
signaler un camion en panne ils coupent des branches qu'ils mettent sur la
chaussée.
Sur la route entre Arusha et
Karatu, nous croisons pleins de land cruiser et Def modifiés. Ils appartiennent
aux tour opérator et peuvent embarquer jusqu'à 10 touristes. C'est en effet la
direction pour le Lac Manyara, le parc du Tarangire mais surtout le parc du
Ngorongoro et le fameux parc du Serengeti. Entre Arusha et Mto Wa Mbu ce sont
des paysages de steppes qui s'offrent à nous. De vastes troupeaux de vache
lèvent la poussière dans des paysages à perte de vue. C'est superbe.
Pour info, nous avons décidé d'arrêter
notre progression vers le Nord à la Tanzanie, les 150$ de droit d'entrée pour
les véhicules étrangers dans les parcs Ougandais et le nombre de kilomètre n'y
étant pas pour rien. Cela nous libère donc un peu de budget pour nous permettre
le Serengeti que nous n'avions pas prévu de faire. Ce choix nous permet aussi
de finir notre voyage par un pays "facile et confort", l'Afrique du
Sud. Ce sera notre phase de re-sociabilisassion après 6 mois passé à deux.
Nous souhaitons donc nous
rapprocher le plus possible du Ngorongoro pour y entrer le lendemain. Nous
repérons donc sur le GPS le Doffa camp à Karatu. Le parc y est bien entretenu
et il n'y a aucun touriste. Le manager en demande 10$/personne. Commençant à
être méfiant, nous demandons à voir les sanitaires. Ce n'est vraiment pas
clean. Après pas mal de discussion, nous parvenons à négocier le prix à 7$/personne.
Le manager n'est pas très content mais c'est déjà pas mal pour un camp dont les
sanitaires sont sales et qui n'offre aucun point d'eau. Pour comparaison le
camping de Peponi nous avait couté 13$ la nuit, nous étions juste au-dessus
d'une grande plage de sable blanc, les douches étaient propres et chaudes, il y
avait des bacs pour faire la vaisselle, nous avions même l'électricité sur
l'emplacement et, pour 2$ de plus, nous avions internet.
Vient le moment de se placer, il
nous dit que l'herbe est réservée aux tentes et que nous devons donc rester
dans l'allée. Le camp est vide!! Il faut encore négocier pour réussir à se
poser sur l'herbe à un endroit plat.
Comme il est encore tôt, nous
décidons d'aller à l'entrée du parc à la chasse aux informations. En effet,
nous voudrions confirmer les prix, peut être faire les formalités dès maintenant
pour être libre demain matin, mais aussi savoir l'état des pistes car nous
souhaitons traverser le Ngonrogoro, remonter le Serengeti puis redescendre par
le lac Natron. Sur la carte, ça fait une belle grande boucle que nous prévoyons
de faire en 4 jours.
Théoriquement, pour tous les
parcs en Tanzanie, un véhicule de plus de 2 tonnes doit s'acquitter de 150$
alors qu'un véhicule de moins de 2 tonnes paiera 40$. Vous imaginez bien que le
Def, chargé comme il est, dépasse allègrement les 2 tonnes. Cependant, au parc
du Ruaha, nous avons payé 40$ car ils ne regardent ni le véhicule, ni la carte
grise. Nous espérons donc que ce soit la même chose au Ngorongoro et Serengeti.
L'employé nous confirme que nous
devons payer 40$ pour le véhicule. A cela s'ajoute 50$/personne pour 24h dans
le parc et 30$/personne pour le camp. Soit un total de 200$ pour 24h.
Ensuite l'employé nous demande si
nous souhaitons descendre dans le cratère, il faut ajouter 200$ de plus :
- Non c'est trop cher pour nous.
- Mais non ce n'est pas cher.
- Si si, on ne peut pas.
- Mais si tu peux. Tu peux payer
200$ pour entrer dans le parc, donc tu peux aussi payer 200$ pour descendre
dans le cratère.
C'est intéressant comme manière
de réfléchir. Je pense qu'ils ne comprennent pas que nous devons faire des
choix et que nous n'avons pas un budget illimité. Hé non! Il ne suffit pas
d'aller au distributeur pour avoir de l'argent.
Pour finir , nous lui demandons
si nous pouvons payer maintenant, il nous répond que non, nous paierons demain
matin.
16/06/2014 : Ngonrogoro
Ce matin nous trainons un peu car nous ne voulons pas
entrer dans le Ngonrogoro trop tôt. Nous aurons une autorisation pour 24h, cela
implique donc que nous devrons entrer dans le Serengeti à la même heure le
lendemain. Ne sachant pas réellement combien de temps sépare le camp du
Ngonrogoro de l'entrée du Serengeti nous préférons prendre un peu de marge.
Après un passage à la pompe nous
arrivons à l'entrée du Ngonrogoro. Il y a foule, nous sommes le seul véhicule
indépendant au milieu de tous les 4x4 de tour opérator. Le Def parait petit à
coté de tous ces véhicules rallongés.
On arrive à la caisse avec les
notes que nous a écrit l'employé de la veille :
- Le prix est correct mais vous
ne voulez pas descendre dans le crater?
- Non c'est trop cher.
- Mais non ce n'est pas cher.
- Si pour nous c'est trop cher.
- Avez-vous la carte pour payer?
- Oui, vous acceptez la visa?
- Non, il faut aller à la banque
à Karatu.
- On va payer en cash alors.
- Ce n'est pas possible vous
devez aller à Karatu.
- Quoi?
Un guide qui voit la scène nous
explique que nous ne pouvons pas payer à l'entrée du parc. Nous devons en effet
aller déposer l'argent sur un compte à la banque de Karatu. Celle-ci nous
remettra une carte qui sera créditée de la somme. C'est avec cette carte que
nous pourrons payer ici. Le guide nous rassure en nous disant que le
"problème" n'est qu'ici, que nous pourrons payer en Visa pour le
Serengeti.
En bon français on commence à
râler en expliquant que nous sommes venu aux renseignements hier et qu'on ne
nous à rien dit à ce sujet. Maintenant il faut qu'on perde notre temps à
retourner à Karatu pour revenir. Le chef du bureau, entendant notre mécontentement,
vient nous voir et nous demande d'attendre. Il revient quelques minutes plus
tard en nous disant que nous pouvons payer en cash mais qu'il n'accepte pas les
Shilling tanzanien (leur monnaie), il faut payer en Dollar. Heureusement nous
avons toujours des Dollars dans la voiture.
Il est 9h30, nous entrons dans le
parc. La piste grimpe à flanc de montage dans une végétation luxuriante. Nous
sommes dans le brouillard et espérons qu'il va se dissiper afin de profiter des
points de vue sur le cratère. Ce n'est toujours pas le cas lorsque nous
arrivons au point de vue. Les tour operator ne s'y arrêtent même pas. Nous
attendons un peu. Par moment, entre deux nappes de brouillard, nous parvenons à
entrevoir le fond du cratère. Il est immense.
En attendant que le soleil fasse
son travail de réchauffement afin que les nuages prennent de l'altitude, nous
décidons d'aller voir le camp. Cela nous permettra de savoir à quelle distance
nous en sommes et donc de savoir quand il faut en prendre la direction. En effet,
nous n'avons pas le droit de circuler après 18h. Le temps de s'y rendre et d'en
faire le tour, le brouillard s'est dissipé. Nous retournons donc au point de
vue initial. Maintenant les tour operator s'y arrêtent et ils ont bien raison
car la vue est magnifique. Le cratère est bien immense, nous y voyons les
troupeaux de gnous qui se dirigent en file indienne vers les points d'eau. Les
animaux prennent une autre dimension, celle des fourmis qui suivent leur trace
en direction de leur but. Prise de hauteur sur une faune que nous tentons de
voir d'habitude de très près. Chaque animal fait parti d'un tout. Le tout étant
réuni ici à nos pieds dans un écosystème autonome.
Nous poursuivons notre tour du
cratère par l'Est en espérant d'autres points de vue. Malheureusement ils sont
rares. Nous parvenons à entrevoir le cratère par endroit mais rien n'a été
aménagé pour cela. Nous commençons à nous demander si il ne faut pas considérer
le Ngonrogoro comme un parc à 400$ plutôt que le cratère comme une option
lorsque le paysage change radicalement. Nous avons passer un petit col, les
arbres ont disparu, il n'y a maintenant plus que de l'herbe. Nous sommes
maintenant dans un paysage de steppes à perte de vue. Des villages Masaï de ci
de là et des troupeaux de vaches et chèvres menés par leur berger dans ces
immenses étendues. Nous passons l'après-midi à sillonner ces steppes, on se
croirait en Mongolie à l'exception que nous y croisons zèbres, gnous et
springbok. La piste nous conduit à 2700m d'altitude, en surplomb d'un autre
cratère, celui-ci abritant un lac. Nous voyons pour la première fois le Ol
Donyo Langaï, il n'est qu'à quelques dizaines de kilomètre mais cela nous ne le
savons pas encore.
Il est 15h, il est temps de faire
demi-tour pour regagner le camp à trois heures de piste de là. Reprendre la
même route dans ces paysages n'est vraiment pas une punition, bien au
contraire. Cependant nous apprécions beaucoup moins les gamins qui nous jettent
des pierres. Ne nous étant pas arrêté devant leur mendicité à l'allé, ils se
sont préparés pour notre retour, une pierre à la main. Payer 200$ l'entrée dans
un parc et se faire jeter des pierres pour ne pas avoir donné un stylo à un
gamin, c'est tout le paradoxe de l'Afrique. Les adultes, eux, sont plus sages
mais retentent tout de même leur chance. Une main tendu, ça ne mange pas pain.
De retour sur les bords du
cratère, nous croisons un troupeau de buffle avant d'arriver dans un bouchon.
Les voitures chargées de touristes se suivent mais n'avancent pas. Nous ne
tardons pas à découvrir que cet embouteillage est dû à un pachyderme qui fait
une pause casse croute sur la piste. Dans ces conditions les bouchons sont
beaucoup plus agréables.
Au camp, les tentes des tour operator
ont poussé comme des champignons durant notre absence. Cette nuit nous
entendrons les hyènes que nous n'avons toujours pas vu après près de quatre mois
en Afrique.
La nuit a été fraiche. Il faut
dire que nous sommes à 2300m d'altitude. On quitte le camp à 6h30, la nuit
s'éclaircit gentiment mais nous sommes dans un brouillard épais. A l'approche
d'un col, le brouillard se dilue progressivement et laisse apparaître une vaste
pleine sous les premières lueurs du soleil.
Passé ce col, il n'y aucune trace
du brouillard et il ne doit pas y en avoir souvent ici. La végétation est sèche et parsemée. Il n'y a
plus que de l'herbe jaunie et quelques arbustes dont beaucoup ont perdu leurs
feuilles. Difficile à croire qu'il y a un peu plus de 5km, de l'autre coté du
col, nous étions dans une végétation luxuriante.
La piste descend rapidement dans
des plaines sèches, nous perdons 1000m d'altitude en un rien de temps. Le
gardien du camp nous ayant dit qu'il n'y avait que 28km, nous ne devrions pas
tarder à arriver à l'entrée du Serengeti mais toujours rien en vue. Il faut que
nous arrêtions de demander des renseignements aux gardiens, bien souvent ils
n'en savent rien mais répondent quand même. Les guides des tour operator sont
source de bien meilleurs conseils. C'est en réalité 80km de piste que nous parcourrons
avant d'arriver au bureau du Serengeti. Nous y arrivons 30min avant la fin de
nos 24h. Le bureau est situé au milieu de nul part, en pleine brousse, mais ils
acceptent la carte bleu.
Le sud du parc est constitué de
grandes plaines sèches en cette saison. Nous n'y voyons pas beaucoup d'animaux.
En effet, ils y sont en Février puis migrent vers le Nord au cours de l'année.
Nous y observons tout de même notre première hyène. Elle traverse la piste
devant nous en courant vers le Sud, à l'inverse de la migration. Nous avons
juste le temps de la prendre en photo et de la regarder partir mais nous sommes
content, après 4 mois de voyage à seulement les entendre pendant la nuit, nous
voyons enfin une hyène à l'état sauvage.
On continu notre route vers le Nord.
Traversant le parc dans toute sa hauteur nous devrions forcément croiser la
migration des herbivores et peut être aussi y apercevoir les prédateurs qui les
suivent.
Nos espoirs sont vite
récompensés, un peu plus loin, se prélassant au soleil sur un rocher, ce n'est
pas un individu mais une meute de hyène que nous surprenons. Aucun problème
pour les observer, elles sont calmes et se réchauffent de la nuit qui a été
fraîche. Après quelques instants, il y a même des petits qui font leur
apparition. Nous restons à les contempler un bon moment, finalement les hyènes
se cachaient dans le Serengeti !
Nous croiserons finalement la
route des grands troupeaux à mi-parcours. "Grands troupeaux" étant un
euphémisme, nous parlons ici de milliers d'individus. Les zèbres, gnous et
autres herbivores se mélangent dans une complète anarchie. La savane grouille
de vie, les petits suivent de près leurs parents. Tout le monde est là, c'est
le grand rassemblement avant le départ.
Les éléphants sont aussi de la
partie. Moteur coupé au milieu de la piste, nous ne bougeons pas d'un cil dans
la voiture, ils nous observent, nous analysent. Sommes nous un danger pour leur
petit? Finalement ils passeront à quelques mètres de nous de chaque coté du
Def. Toujours la même sensation, savant mélange d'excitation et d'angoisse devant
ces mastodontes majestueux et silencieux.
Nous doublons donc la migration
mais ce n'est que pour la retrouver plus intimement un peu plus loin. Cette
fois ci nous sommes seul, aucun autre véhicule depuis une heure de piste, nous
sommes arrêté au beau milieu d'un troupeau de gnous, assis sur le toit du Def.
Ils ont instauré un périmètre de sécurité autour de nous mais mènent leur vie
comme si nous n'étions pas là. Nous identifions les chefs de troupes qui
réunissent leur cheptel ainsi que les plus jeunes qui se testent en quête d'une
place dans leur société. Merveilleux moment chargé d'émotion, c'est ce que nous
sommes venus chercher en Afrique. Simplement être de petites souris qui
scrutent le monde sauvage sans le déranger. Nous ne faisons que passer.
Derrière nous, nous ne laisserons que les traces de nos roues et n'emmènerons
que nos souvenirs.
Malheureusement ce soir nous ne
sommes pas seul au camp. Les guides des tour operator sont sympa mais nous
aurions préféré profiter de la mélodie des grands troupeaux plutôt que de leur
musique. Finalement la musique n'est peut être qu'un prétexte. Nous aurions
simplement préféré contempler le spectacle en bons égoïstes. En lot de
consolation nous avons le droit à un buffle qui broute paisiblement à quelques
mètres là.
Mendiant de miette de gateaux
Notre première hyène
Dik dik
Des Elands
Notre voisin de camping
18/06/2014 : Serengeti - Lac
Natron
Debout 6h, départ à 6h30, nous
voulons profiter du peu de temps qu'il nous reste dans cet écrin de nature.
Hors de question de prendre la piste principale, nous préférons nous diriger
vers le troupeau de gnous et buffles que nous apercevons au loin. Le choix est
judicieux. Nous n'avons parcouru que quelques kilomètres pour les rejoindre et
trois hyènes viennent à notre rencontre, en sens inverse sur la piste. On
s'empresse de stopper et de couper le moteur. Nous ne sommes qu'un rocher.
Rocher qui sent un peu gasoil apparemment. Les hyènes ne sont pas dupes, elles
quittent la piste une trentaine de mètre avant nous, nous contournent, et la
reprennent tranquillement un peu plus loin.
Nous continuons notre route en
longeant un escarpement lorsque nous voyons une lionne boire en contre bas.
Petite pause avant de retourner à son gnou fraîchement tué. Nous l'observons
manger, nous sommes encore une fois arrêté, l'heure tourne. C'est décidément une
torture de devoir quitter ce parc. Nous serons tout de même consolé un peu plus
loin par quatre hyènes qui déboulent devant nous. Elles courent dans notre sens
de marche, belle escorte pour finir la visite de ce parc.
Nous sortons du Serengeti par
Klein's gate. Cette barrière à une double signification pour nous. Elle marque
la fin du Serengeti mais aussi de notre progression vers le Nord. Nous ne
sommes plus qu'à 1°51' de l'équateur, 4 mois à quelques heures près de notre
départ de Roissy, il est temps pour nous de faire demi-tour. Dorénavant et pour
les deux mois et demi qu'il nous reste, nous mettrons cap au Sud. Objectif :
Cap Town.
Sur les cinquante premiers
kilomètres le décor est vert et noire. Le vert, constitué d'herbe et d'arbre, ne
pose pas de problème. Le noir par contre c'est le black cotton de la piste. Le
black cotton est une boue noire très glissante et très meuble. Heureusement
elle ne colle pas ce qui permet à nos pneus de faire leur travail. Et
d'ailleurs, bien dégonflés, ils s'en sortent plutôt pas mal. On limite les
embardées à de beaux travers mais n'allons pas nous échouer dans les faussés.
Ce qu'ont fait certains de nos prédécesseurs, en atteste les sillons et les
branches dans les bas cotés. Nous sortirons de là avec de la boue jusque sur le
panneau solaire mais la pelle est propre.
Ensuite la piste a été refaite,
cela nous permet de gagner beaucoup de temps. Nous arrivons au premier camp disponible
de bonne heure. C'est le Wasso campsite, l'accueil y est un peu bizarre. Deux
jeunes filles s'accoudent à la portière, ne connaissent pas le prix et regardent
Micka d'un air langoureux. Il est tôt, nous reprenons la piste pour le lac
Natron.
Depuis la sortie du parc nous
avons retrouvé la mendicité des Masaïs et un gamin nous a encore jeté une
pierre. C'est intéressant de constater que les rôles sont inversés dans cette
région. Dans le sud du pays, vers le Ruaha notamment, les Masaïs étaient
beaucoup plus souriant que les autres. Ici ils mendient alors que les autres
personnes sont très souriantes et nous saluent chaleureusement.
Un peu avant d'arriver aux abords
du lac Natron, le paysage change complètement. Il devient très minéral, l'herbe
disparait et les arbustes se raréfient. Ca y est, nous le voyons, immense point
d'eau enclavé dans un paysage aride. Malgré le vent et le beau soleil l'horizon
est brumeux.
Nous arrivons à Engare Sero,
petit village qui borde le lac. Ici plusieurs camps sont disponibles, nous
évitons ceux où les gamins nous courent après et nous arrêtons dans un lodge un
peu en hauteur. D'ici nous avons une belle vue, le lac Natron d'un coté et le
Ol Doinyo l'Engaï de l'autre. Impressionnant volcan qui culmine à 2900m, son ascension est tentante mais il n'est plus
en activité depuis 2009 et les 100$ demandés sont assez dissuasifs.
C'est en regardant la carte que
nous comprenons notre impression de déjà vu. En effet, lorsque nous nous sommes
rendu tout au Nord du Ngonrogoro, c'est son versant Sud que nous apercevions.
La nuit tombée, j'entends Micka
dire : "Hum, j'aime pas beaucoup ça!". Il est en fait en face d'un
serpent qui sort sa tête des herbes coupées. Il est rouge, mesure bien un mètre
de long et à un collier noir autour du coup. Après recherche sur internet, il
s'agissait d'un Naja Pallida, autrement dit un cobra rouge cracheur. Celui-ci
ayant la particularité de cracher son venin à près de 2m.
Naja Pallida :
Les bananes jumelles
Migration des gnous, des petites fourmis
Le garde manger en arrière plan
Bon appétit
récolte de phasmes
sortie de la partie du black cotton
19/06/2014 : Lac Natron - Mto Wa
Mbu
Aujourd'hui nous avons 100km à
parcourir pour rejoindre la route. Comme nous l'avait indiqué un guide de tour
operator, nous ne tardons pas à arriver à une barrière où il faut payer. Il y
en aura trois sur notre parcours, l'argent collecté allant aux communautés
locales. C'est 10$ par personne mais à cela vient s'ajouter 30$ car nous avons
une voiture étrangère. Donc 50$ uniquement pour cette première barrière.
Souhaitant payer en shilling Tanzanien (leur monnaie), le gars essai de faire
la conversion à l'aide de sa calculette et nous sort un chiffre astronomique.
Micka dit :- Je ne pense pas que ce soit ça.
- Si regardez, vous êtes deux donc 20$x1600= 32000Tsh, plus le véhicule 32000Ths + 30$ = 32030, donc en Shilling 32030x1600= 51 248 000 Tsh.
- Non non, on doit payer 50$ donc vous faites 50$*1600= 80 000Tsh.
- Vous êtes sûrs?
Le gars nous demandait l'équivalent
de 32000$ sans que cela le choque. On ne pense pas que c'était de la mauvaise
foi, c'est juste qu'on a pas bien dû lui expliquer à l'école.Inquiets sur le montant à payer pour rejoindre la route, nous lui demandons si ce sera le même prix aux autres barrières. Il nous explique que nous ne payons le véhicule qu'une seule fois mais qu'il faudra encore payer 10$/personne aux deux autres barrières. Cela nous coutera donc 90$ pour faire les 100km de piste qu'il nous reste. Il faut savoir que le salaire moyen tanzanien est d'environ 50$ par mois. Autant dire que les communautés locales ne sont pas vraiment raisonnables. Pourquoi se fatiguer ? Il suffit de racketter les touristes qui passent dans le district. Ils ne feront pas demi-tour, ils seraient obligés de retraverser le Serengeti à 220$.
En remontant dans la voiture, nous avons l'impression qu'une machine à sous à prix la place de notre compteur kilométrique. Nous sommes à près d'un dollar du kilomètre. Et nous qui pensions que les autoroutes françaises étaient chères...
Dommage d'avoir la sensation d'être pris pour un pigeon car les paysages sont magnifiques. Par endroit nous avons l'impression de rouler sur la lune. Le décor est complètement sec et le sable noir. Nous croisons la route de quelques zèbres, gnous et autruches venus se perdre dans ce paysage peu fertile, pourtant pas si loin des steppes du Ngonrogoro. A notre droite, le Ol Doinyo l'Enguai s'impose. Il se coiffe bientôt d'un chapeau de nuage. L'endroit est superbe, reculé comme on les aime.
Un peu plus loin nous aurons le droit à de belles portions de fech-fech. Gare à ceux qui voudrait ralentir avec un vent arrière. Cette poussière ultrafine n'attend que ça pour envahir la voiture, rester un bon moment en suspension puis tout recouvrir d'un voile ocre.
Tandis que la deuxième barrière s'est déroulée comme prévu, trois gars, une barrière et carnet à souches nous attendaient au milieu de nul part, la troisième est un peu plus compliquée. A notre droite, deux Masaïs essaient de nous vendre des bracelets et de se faire prendre en photo (1$, good price, good price, 1$, picture, please, picture...), à notre gauche le gars de la barrière essai de nous charger de 10$ supplémentaire pour la voiture (you have to pay 10$ more for the vehicle, it isn't tanzanian registration...) tandis qu'un quatrième fait le tour de la voiture pour juger de notre richesse. On ne s'entend plus penser. N'ouvrant aucune porte à la négociation le gars de la barrière nous dit finalement avec un grand sourire et l'air de nous faire un cadeau : "ok for you the car is free" (ok pour toi la voiture c'est gratuit). Tu ne voudrais peut être pas qu'on te remercie de ne pas avoir réussi à nous escroquer non plus?
Nous arrivons à la route quelques kilomètres après. Il est temps pour nous de faire le plein après cette superbe boucle de 770km de pompe à pompe. On a beau avoir multiplié les mauvaises expériences avec la population, cette boucle reste quelque chose que nous conseillons. La faune et la flore y sont magnifiques, intactes comme rarement sur la planète, tout en offrant une diversité impressionnante. Se retrouver dans des espaces naturels aussi vastes et au milieu d'une faune active est vraiment un rêve à vivre. Il faut juste réussir à faire abstraction d'une espèce en plein développement, le bipède qui tend la main pour mendier ou jeter des pierres. Une relation honnête, basée sur l'échange, est impossible avec eux. Nous arrivons trop tard, le tourisme à déjà tout pourri et ce n'est pas près de changer. Tandis que nous achetions des fruits au bord de la route, un gamin vient nous demander du change en nous tendant une main pleine de pièces d'un euro. Tout le problème est là. Comment voulez vous qu'un gamin aille à l'école gratuite où on lui demandera de travailler alors qu'il lui suffit de rester au bord de la route pour qu'on lui donne de l'argent ? Quel est sont avenir sans éducation ? Quel est l'avenir du pays avec des gamins comme ça ? Et même si dans certaines familles, de par leur expérience, les parents essaient de pousser leurs enfants à l'école, quelle autorité ont ils lorsque l'enfant gagne plus d'argent qu'ils ne peuvent lui en consacrer ?
La viande en boite, ça sent la patée pour chien !
Cracra !
20/06/2014 : Mto wa Mbu - Kolo
Nous quittons Mto Wa Mbu
direction le sud. Nous avons décidé de passer par Dodoma, la capitale. Nous
hésitions à passer par une piste un peu plus à l'ouest passant par Singida et
Rungwa. Celle-ci traverse le bush tanzanien mais nous ne sommes pas sûr qu'elle
est un grand intérêt. Le seul récit que nous avons date de 2001, les Poussin,
ils ont traversés l'Afrique à pied. Ils racontent : "la piste se révèle
etre telle qu'on nous la décrite : sablonneuse et défoncée. Les innondations
d'El Nigno de 1996 l'on coupé en deux. Depuis, le trafic a cessé. Les camions
tout terrain passent par la piste de Dodoma, plus à l'Est. Plus aucun véhicule
ne s'aventure ici. Quant à notre GPS, il nous indique "Not
Recommanded" et aucun hébergement. On a choisi la sagesse !
Il y a 380km de piste pour
rallier Dodoma, du coup nous passerons une première nuit à Kolo à un peu plus
de 200km. Il y a des peintures rupestres dans le coin.
Finalement nous roulons sur une
belle route durant les cent cinquante premiers kilomètres. Il y a quelques
contrôles de police mais ils se passent bien. A l'un d'eux nous revoyons un flic
essayer d'arrêter un motard. Comme la dernière fois celui-ci contourne le flic
et continue. Le policier aura juste le temps de lui mettre une claque derrière
le casque, de chantier le casque. C'est peut être pour cette raison que nous
nous faisons arrêter souvent, nous on s'arrête.
Un peu avant d'arriver à Kolo la
piste est en chantier en prévision de la route. Nous traversons les différentes
étapes. D'abord les habitants coupent et débitent les arbres. Ensuite les
bulldozers élargissent la voie puis les niveleuses passent.
Il n'y a pas le choix pour le
camping, nous nous rendons donc au Amarula camp, terrain tout sec et en pente.
Les gars font la sieste dans des hamacs. Le manager nous demande 20$ pour
passer la nuit. Trouvant le prix trop cher nous lui demandons à visiter les
sanitaires avant de discuter le prix. Les toilettes sont un trou dans une
planche en bois au dessus d'un sceau. Pour la douche, c'est une poche de trois
litres qui est suspendue à une branche. La poire est pleine d'algue. On n'a rien
contre les campings à la roots mais ça ne vaut pas 20$. On discute pas mal de
temps pour réussir à atteindre 15$. C'est encore cher mais le manager n'est
déjà pas très heureux que nous discutions le prix. On le comprend, ce doit être
beaucoup plus agréable lorsque le pigeon ne se débat pas.
Après une pause déjeuner rapide,
nous essayons de nous rendre aux peintures. Notre instinct nous disait d'aller
au village pour trouver le bureau mais le manager du camp nous indique qu'il se
trouve au même endroit que les peintures, au bout d'une petite piste de 5km qui
escalade un escarpement. Une demi-heure après nous y sommes, dans un cul de sac
où il n'y a pas de bureau. Demi-tour, on redescend les 30min de piste puis
direction le village où nous y trouvons le dit bureau. Le responsable nous
demande 26000 Tsh chacun puis à cela s'ajoute 20000Tsh, le pourboire du guide,
soit 32€ pour la visite. Nath trouve que c'est trop cher pour un guide qui ne
saura rien nous expliquer et est fatiguée des sommes non officielles qui sont
en permanence ajoutées. Micka trouve que
c'est dommage d'être là et de ne pas visiter un site classé au
patrimoine de l'UNESCO. La négociation n'est pas possible, on s'en va. Du coup
entre la frustration de l'un et la saturation de l'autre, l'orage éclate sur le
trajet du retour. Ce n'est pas souvent que ça gronde mais là ça vole dans le
Def. C'est aussi ça le voyage au long cours. Six mois à deux dans une cocote
minute, à digérer les bons et les mauvais moments, parfois la pression monte et
ça siffle.
21/06/2014 : Kolo - Dodoma
Avant de quitter le camp, nous
discutons avec nos voisins arrivés dans la soirée, un couple d'anglais qui vit
à Dar Es Salam. Lui travaille pour le corps diplomatique anglais dans le
domaine des infrastructures routières. Ils ont deux enfants de 3 et 7 ans et
c'est la première fois qu'ils prennent le temps de visiter la Tanzanie pendant
leurs vacances. Ils sont anglais mais parlent très bien français ce qui facilite
l'échange. Ils viennent de Dodoma et se dirigent vers le Serengeti. Ils nous
conseillent le new Dodoma hôtel car dans la capitale il n'y a pas de camping. Cet
hôtel est celui utilisé par les membres du gouvernement. Ce sera donc le 2ème
de notre voyage.Nous reprenons la piste et arrivons à Dodoma en début d'après midi. La route est en construction sur les derniers kilomètres. Mis à part le fait que la capitale ne soit pas encore complètement desservie par des routes, ce qui nous choque c'est sa taille. Cette ville a été désignée comme capitale en 1974. Il aura fallu attendre 1996 pour que le parlement y soit relocalisé. Et aujourd'hui encore cette ville est plus petite que d'autres villes de second rend tel que Arusha. Il n'y a même pas de supermarché. La dernière fois que nous avons fait les courses c'était à Moshi, autant dire qu'on commence à voir le fond des placards. Il faudra encore attendre, heureusement que nous trouvons facilement des fruits et légumes au bord des routes.
Le New Dodoma hôtel est sympa, il dispose d'un restaurant italien, indien et chinois. C'est intéressant de constater que les membres du gouvernement ont le même goût pour les grosses voitures que les nôtres. Land cruiser et Range Rover HSE flambant neuves ornent le parking. Il y a même un land cruiser V8 tout équipé (treuil, pare-buffle, galerie) avec un autocollant "offert par la Suisse pour le développement de la Tanzanie". Le chauffeur tue le temps en jouant avec le bouton de démarrage/arrêt moteur. Le V8 démarre et s'arrête, démarre et s'arrête, démarre et s'arrête... Aller souriez, c'est vous qui payez !!
Nous profitons de la connexion internet pour mettre un peu à jour le blog et envoyer quelques emails. Cependant la connexion est aléatoire et nous avons beaucoup de retard sur le récit du voyage. Le restaurant chinois est excellent mais, après nos deux raviolis en entrée, nous sommes déjà calés. Cela ne nous empêchera pas de profiter de la suite mais nous ne sommes plus habitués à manger autant. Ce n'est pas le cas des autres clients qui affichent un beau bidon et deux à trois smartphones chacun.
22/06/2014 :
Dodoma - Iringa
Quitter Dodoma est beaucoup moins
aisé que d'y entrer. Il n'y a aucun panneau d'indication. Il n'y a que deux
types d'africains. Celui qui sait où il va et celui qui reste autour de chez
lui. Les routes bitumées sont récentes et notre GPS n'est pas bien à jour. Mais
la ville n'étant pas très grande et les routes sont tellement peu nombreuses
que nous arrivons vite à récupérer celle qui va vers le Sud direction Iringa.
Nous croisons beaucoup de chinois chefs de chantier pour la construction des
routes. Selon un panneau, le chantier devait être fini pour le mois de février
2014, c'est loin d'être le cas.Plus au sud il n'y a pas grand monde, nous nous faisons la remarque car en Afrique il y a toujours du monde. Ici nous parcourons plusieurs dizaines de kilomètres sans croiser personnes, il y a juste quelques petits villages de temps à autres. Les adultes nous saluent et les enfants disent toujours "Azungus!" (des blancs!) mais c'est en souriant. Un peu comme nous, quand on voit une girafe.
Nous retournons dormir au camp de Kisolanza old farm house entre Iringa et Mafinga où nous nous étions arrêtés au début de notre boucle en Tanzanie.
Nous apprenons enfin ce que signifient les croix sur certaines maisons. Nous en avons vu tout au long de notre trajet en Tanzanie. Une croix verte signifie que la maison sera détruite mais que le propriétaire sera dédommagé car il avait construit avec un permis. Une croix rouge, c'est qu'il n'y avait pas de permis, du coup il n'y aura pas de dédommagement. Toutes ces croix sont en fait en prévision de l'élargissement des routes. Ce n'est donc pas pour tout de suite.
Ce soir c'est repas de luxe avec un poulet acheté à Iringa. Ca faisait longtemps que nous n'avions pas mangé de viande. Après avoir fini ce bon repas, je me dirige vers le Def et oh surprise un serpent sur mon chemin. "Non mais là j'en ai marre !! pourquoi encore ??" Oui je n'aime pas les serpents, je ne leur veut aucun mal mais ils me font peur. Je veux bien les voir dans les parcs, enfermée dans ma voiture (comme les lions) mais pas près de moi. Bon celui là, il est minuscule et à priori inoffensif, nous aurons donc le temps de faire quelques clichés. Mais moi qui croyais que les serpents n'étaient visibles que le jour car aimant la chaleur et surtout qu'ils avaient peurs de nous !!
Ca arrive souvent ici, surtout que les tanzaniens sont les pires conducteurs de tous les pays que nous avons visités
23/06/2014 : Iringa - Mbeya
Notre objectif du jour, atteindre
Mbeya et dormir à Utengule coffee lodge. La route n'a pas d'intérêt
particulier, nous l'avons déjà emprunté à l'allée. La bonne surprise est que
les dos d'ânes ont disparu, du coup, la route nous parait moins longue.
Utengule se situe au milieu des plantations de café. C'est plus un lodge/hôtel
un peu luxe qu'un camping. Nous nous installons entre le terrain de tennis et
l'héliport. Nous en profitons pour nous balader au milieu des plantations.
Ici les fourmis mordent, et quand elles te tiennent, elles ne te lâchent plus, obligé de tirer dessus
Un oiseau tapant sur la fenêtre et sur le retro, sa tète ne lui revenait pas
Faire attention où l'on met les pieds
Petits plants de café ont besoins d'ombre
24/06 et 25/06/2014 : Mbeya - Kalungu
Enchainant depuis quelques temps
de grosses journées de route, Micka veut profiter encore un peu de la Tanzanie
avant de passer la frontière. Il repère sur la carte des sources chaudes, des
grottes à chauves souris et une météorite. Nous nous rendons donc aux sources
chaudes et grottes en premier. Quelques mètres après avoir quitter la route,
nous croisons des locaux qui nous expliquent dans un anglais approximatif que
pour nous y rendre, il faut aller au bureau dans le village pour payer les
droits d'entrée. Ne l'ayant pas repérer sur le trajet, il nous propose de les
suivre en voiture mais il faut que nous leur donnions du Gasoil. Là déjà, ca
sent un peu le roussis ! On refuse en disant qu'il suffit de nous indiquer la
route. Finalement ils nous conduisent au bureau, à moins d'un kilomètre de là. Une
dame assise à un bureau commence à préparer une lettre que nous devrons donner
à l'entrée des grottes. Nous demandons à connaitre le prix avant qu'elle ne se
lance dans ces "formalités" qui nous semblent bien compliquées. Commence
alors une grande discussion entre celui qui conduisait la voiture, celui qui
nous sert d'interprète et la dame du bureau. Mais aucune réponse ne vient. Nous
demandons plusieurs fois le prix et à chaque fois cela relance la discussion
entre eux. Nous commençons à cerner un peu l'objet de leur discussion et cela
nous énerve. Ils finissent par nous donner un prix : 60 000 Tsh (soit environ
30 €). On voit qu'ils tentent. Lorsque nous disons que c'est trop cher, ils se
remettent à discuter entre eux en rigolant. Ce coup-ci c'est sûr, chacun veut
sa part du gâteau ce qui augmente le prix. Perdant patience, nous appliquons la
punition générale, pas de visite, on s'en va !
Nous prenons alors la direction
de la météorite de Mbozi. Encore une fois, le prix est élevé, on nous demande
20 000 Tsh, soit un peu de 10€ pour aller ce gros cailloux tombé du ciel. On le
voit de la voiture et, vu d'ici, ça ne les vaut pas. On commence donc la
négociation, on passe par tous les 'mais non ce n'est pas cher pour toi!",
"mais si tu peux!" pour finalement arriver à 5 000 Tsh.
C'est apparemment la huitième
plus grosse du monde avec ses 12 tonnes. Elle n'est pas énorme mais ça doit
faire bizarre quand ça arrive près de chez nous. Elle est clairement constituée
de métaux ferreux. Sa surface, toute noire, atteste de l'échauffement qu'elle a
subit en traversant notre atmosphère.
Pendant l'observation de la
météorite, le jeune "garde" nous prend en photo discrètement mais à
plusieurs reprises avec son téléphone portable. On décide de rigoler un peu !
Micka s'approche de lui avec le
billet à la main et sans lui donner lui demande :
- On a vu que tu nous prenais en
photo, ça ne nous dérange pas mais on voudrais savoir pourquoi ?
- Juste paie moi !
- Dis moi d'abord pourquoi tu
nous prenais en photo ? Ce n'est pas un problème pour nous, je veux juste
savoir pourquoi.
- Non je ne vous prenais pas en
photo.
- On t'a vu.
- Non je prenais que la météorite.
- Moi je suis sur que si on
regarde les photos que tu as prise, on est dessus.
- Oui on peut les regarder.
Il cherche dans son téléphone et
nous montre une photo de lui sur la météorite. On rigole un peu et on reprend :
- Ce n'est pas celle-là. Montre
nous les photos d'aujourd'hui.
- Non mais je ne vous ai pas pris
en photo!
- Arrêtes de mentir, on t'a vu,
on veut juste savoir pourquoi.
- Non je ne mens pas.
Quelques minutes plus tard, il
nous avouera que c'est juste parce que nous sommes des visiteurs qu'il nous a
pris en photo. On sait ce n'est pas très gentil de l'avoir mis mal à l'aise
mais après tout ce qu'ils nous font subir, on a le droit de s'amuser un peu.
Tanpis, c'est tomber sur lui.
Nous nous dirigeons donc vers la
frontière à laquelle nous arrivons en tout début d'après midi. Aux frontières l'ambiance
est toujours particulière. Il y a toujours des gars qui essaient de nous servir
de guide moyennant commission ou d'autres qui nous proposent du change mais là
c'est le pire que nous ayons vu jusqu'à présent. Les bâtiments sont défraichis,
il y a des voitures stockées dans tous les coins, elles sont recouvertes d'une
épaisse poussière.
Nous sortons de la Tanzanie assez
rapidement mais l'entrée en Zambie est plus complexe. Nous faisons tamponner
nos passeports, les visas sont déjà payés puisque nous avions opté pour une double
entrée. Pour la première fois, on nous demande le carnet jaune : justificatif
de la vaccination contre la fièvre jaune.
Pour le carnet de passage en
douane, on nous indique un bureau situé juste à coté des bureaux de
l'immigration. Nous nous y rendons. On se croirait dans une cave avec pleins de
documents entassés, c'est l'anarchie. Une dame prend notre carnet et nous
invite à la suivre. Nous rejoignons un autre bureau où il faut que nous
attendions que le douanier finisse de manger. C'est marrant de constater que
dans chaque bureau, ils disposent de la télé pour suivre les matchs de football
(ou regarder des femmes danser en remuant leur popotin !). Je me vois mal au
travail, en réception du public à regarder d'un oeil le foot et demander 5 minutes
de patience le temps que je finisse un sandwich bien gras! Une fois son repas
de midi fini, il commence à remplir notre carnet mais demande à voir le Def
garé plus loin. Micka décide d'aller le chercher pendant que je reste avec
cette gentille dame qui nous aide à passer de bureau en bureau. Elle me dit de
rester ici, qu'elle doit retourner au 1er bureau pour faire tamponner le carnet
(oui car celui qui l'a rempli n'a pas le tampon !). Je suis décidée à la
suivre, je ne lâcherais ce si précieux document d'une semelle ! Le tampon enfin
aposé, le douanier inspecte le véhicule (simple contrôle du fonctionnement des
phares, uniquement pour nous, pas pour les camions). Nous devons ensuite passer
la barrière à pieds pour nous acquitter de la taxe routière (25 Kwachas) dans
un bureau où rien n'est affiché. Ces formalités ainsi terminées, la dame nous
demande si nous pouvons lui donner de quoi boire. Nous lui proposons un coca
frais. Mais cela ne la satisfait pas. Ne comprenant pas, elle finit par nous
demander de l'argent en nous expliquant qu'elle fait partis d'une entreprise de
services de facilités pour le passage des douanes. Seulement elle ne s'est pas
du tout présentée comme tel et s'est empressée de récupérer notre carnet en
demandant de la suivre. 10 Kwachas ne sont pas assez mais elle ne donne pas de
prix. Lui reprochant qu'elle ne s'est pas présentée et qu'apparemment ici
rendre service n'est jamais gratuit elle nous dit que c'est bon qu'elle ne veut
plus rien. Nous repartons donc de cette douane fatigués et blasés.
Nous comprenons que les services
douaniers ne font rien pour faciliter les démarches et que tout le monde y
trouve son compte sauf les voyageurs.
Sur la route nous verrons un
serpent écrasé du diamètre d'un bras.
La suite coté Zambie 2
Hello,
RépondreSupprimerJ adore lire vos commentaires et déguster vos photos je voyage avec vous. J ai adoré les hamacs avec la vue incroyable, la douche disco, et les photos avec le petit 4\4 en bois. On vous embrasse. Myriam
Merci Myriam !! Petit 4x4 en bois a bien souffert depuis, je lui ai cassé une portière mais Micka a recollé, on verra si ca tiens. On ne sais pas trop où le ranger en fait! Gros bisous a vous.
SupprimerJe ne me lasse pas de regarder les photos qui sont toujours aussi jolies et qui donnent envie. Par contre les conditions de vie paraissent difficiles, l'hygiène, l'alimentation. L’eau que vous nous montrez ne donne pas du tout envie de la boire, même si vous la traitez. Prenez soin de vous. Bisous
RépondreSupprimerCoucou les amoureux,
RépondreSupprimerJe viens de regarder votre blog. Les photos sont toujours aussi impressionantes !
Par contre, l'histoire du def encercle par les elephants m'a fait flippe; je n'aurais pas aime etre a votre place ! Cote positif, je suis sure que vous vous en souviendrez :-)
J'espere que tu vas mieux Nath (Je crois comprendre que tu etais malade).
Qu'est-ce que ca fait d'etre en vacances en permanence ? Détente absolue ?!
Bisous
Delphine.
les éléphants qui encerclent le def est impressionnant mais tout c'est passé sans encombres, il faut juste avoir des bons reflexes. Les éléphants ne sont pas les animaux les plus dangereux. Je me méfierais plus des buffles mais on n'en a croisé que très peu.
SupprimerCoté santé, tout va bien, ca fait parti des joies des voyages : vomissements et diarrhées mais vite réparés comme la gastro !!
Vacances en permanence mais rarement farniente.
C'est notre quotidien depuis 3mois de découvrir de nouvelles choses tous les jours. Mais c'est fatiguant aussi de s'adapter à différents pays, différent lieux.
C'est pour cela que parfois on se pose plusieurs jours dans des campings sympa pour se reposer. Donc pas détente absolue. C'est juste une autre vie.
Bisoussss
Salut les enfants. Génial les photos sous marines. Que de souvenirs plein la tète que de moments inoubliables que vous ramenerer avec vous pour nous les faire partager. Les concombres des mers avec une sauce au vinaigre balsamique et une goutte d huile d'olive en entrée après 4 heures de cuisson ça ne doit pas être mauvais. .........hi hi. Message personnel , ta caisse est chez mymo. Continuer à nous faire rêver. Gros bisous de papa.
RépondreSupprimerVos photos sous marines sont vraiment très belles ! Ça me rappelle un peu les fonds des caraïbes. Shan est en plein passage du bac... Résultats le 4 juillet. Portez vous bien on pense à vous très souvent. Bizzz de nous 5
RépondreSupprimerSuper l'escargot !, vous avez du beaucoup l'apprécier ce fromage !, en plus il a l'air appétissant ! Vive la France et son plateau de fromages !
RépondreSupprimerBonjour les aventuriers. Moi aussi je saturer ais de tous ces gens qui demandent sans arrêt de l'argent. Ils veulent vraiment profiter des voyageurs. C'est vraiment dommage ! Heureusement que tout ce que vous voyez paraît tellement merveilleux pour compenser. Quels beaux paysages et qu'elle joie d'être au milieu de tous ces animaux en liberté ! Vous voilà sur le chemin du retour, profitez encore pleinement de votre voyage avant de revenir dans notre civilisation. Gros bisous
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