Tanzanie




23/05/2014 : Livingstonia - Tukuyu (Tanzanie)


Nous payons nos visas 50 $ chacun. Ils sont valables 3 mois et à double entrée. Nous nous acquittons aussi d'une taxe routière de 25 $.
Nous voilà en Tanzanie, il faut maintenant faire attention aux policiers, ils ont la réputation d'exagérer la vitesse lu par leur radar. Notre GPS qui enregistre notre vitesse en permanence sera notre meilleur argument.
La route que nous empruntons est tracée sur une crête ce qui nous offre de beau point de vue. La région est montagneuse, la terre très fertile, le paysage très vert. Les plantations de thé s'alternent avec les champs de bananiers et de petits potagers.
Nous arrivons à Tukuyu. A l'entrée de la ville nous traversons un marché à la banane. Ici elles se vendent par régime complet. Nous n'avons jamais vu autant de bananes.
Nous retirons de l'argent, 400 000 shilling tanzaniens  (retrait maximum) soit 180 €. Nous choisissons d'aller au Bongo Campsite. Celui-ci est un camp communautaire tenu par des jeunes étudiants tanzaniens super accueillants. En plus, le camping n'est pas cher du tout (5 € pour deux), par contre, les sanitaires ne sont pas super agréables mais pour une nuit ca ira très bien. L'endroit appartient à un danois mais ce sont eux qui l'entretiennent. Ils proposent plusieurs services tels que faire la vaisselle, laver le linge ou la voiture, internet mais aussi des visites guidées. L'argent récolté permet de financer leurs études. Nous choisissons la ballades de 2h des plantations de thé pour le lendemain matin 8h.




24/05/2014 : Tukuyu - Mafinga
Il a fait froid cette nuit, 9°C. Il faut dire que nous sommes en altitude, la région n'est pas verte pour rien.
A 8h notre guide est là ou plutôt nos guides, ils sont trois. Nous avons oublié les noms, c'est pas sympa, mais c'est notre problème avec les prénoms africains lorsqu'on ne les note pas. Direction les cultures qui environnent le camp. Dès le départ nous sommes étonnés de constater la richesse de la terre. Il y a des bananiers partout. En dessous sont plantés plants de café, haricots verts ou encore patates douces. Les gens que nous croisons sont souriants et accueillants. Ils échangent des formules de politesse que nous ne comprenons pas. Le kiswahili est un peu compliqué, on ne dit pas bonjour de la même manière à quelqu'un qui est plus jeune, qui à la même âge ou qui est plus vieux que nous. Une dame interpellera même nos guides afin que nous venions voir comment elle plante ses patates. Très gentille, elle nous gratifie d'un "karibu !". Rien à voir avec l'animal, cela veut dire "bienvenue".
Nos guides sont intéressés et intéressants, ils ont entre 18 et 25 ans. Le plus vieux voudrait devenir fermier alors que le plus jeune attend de connaitre ses résultats de fin de collège afin de savoir s'il peut continuer en université (à Dar Es Salam). Nous parlons aussi divertissements, ils écoutent du rap et du reggae et nous avouent passer de bonnes soirées de temps à autre avec l'alcool de bambou. Nous avons passer un très bon moment d'échanges. La Tanzanie commence bien.
De retour au camp, nous discutons un peu géographie puis arrive 11h, il est temps pour nous de poursuivre notre route.
La route est affreuse, creusée par les innombrables camions qui la sillonnent et jonchée de ralentisseurs. Sur un tronçon de 30km, en pleine campagne, ils ont fait des dos d'ânes en terre tous les 50 mètres. Les camions, en tentant de les éviter, slaloment sur le bas coté en levant d'épais nuages de poussière. Il y a des radars (jumelles) dans quasiment toutes les zones à 50km/h. Elles ne sont pas toujours bien indiquées. Parfois il manque le panneau de limitation à l'entrée, parfois celui de fin à la sortie. Nous ne tardons pas à nous faire arrêter. Stratégie de Micka, s'arrêter en restant exagérément sur la chaussée afin de gêner la circulant. De plus, vu qu'on roule à gauche et que généralement les conducteurs sont à droites, le policier reste sur la chaussée, il se fait donc frôler par les voitures qui passent. Nath a à peine le temps d'ouvrir sa fenêtre qu'un bus passe en klaxonnant. Le policier nous baragouine un truc en nous faisant signe de partir.
Après Makambako, la route a été refaite, les camions sont toujours présents mais la circulation est diluée, c'est beaucoup plus agréable comme cela.
Sur les conseils du couple d'allemands rencontré en Zambie, nous nous arrêtons au camping Kisolanza Old Farm House. Celui ci est calme et idéalement situé sur notre route en direction du parc de Ruaha.


















25/05/2014 : Mafinga - Ruaha National Park (Iringa)

Aujourd'hui l'objectif est de se rapprocher au maximum du Ruaha National Park. Nous sommes dimanche, il y a beaucoup moins de contrôle de police mais à l'un d'eux nous nous faisons arrêter. Le policiers nous a sauter dessus dès qu'il nous a aperçu. Nous nous arrêtons encore en gênant la circulation, il nous fait signe de nous resserrer. On obtempère un peu mais en le laissant sur la chaussée. Nath ouvre sa fenêtre, il tend son bras à travers la voiture pour une bonne poignée de main franche avec Micka puis c'est à mon tour. Il est tout sourire, nous souhaite la bienvenue en nous demandant d'où nous venons. Un rapide coup d'œil sur le permis de conduire et il nous souhaite bonne route chaleureusement. En repartant, on se regarde en se disant "si c'est comme ça à chaque coup...".

Nous arrivons à Iringa où nous pensions faire quelques courses, nous n'avons plus de viande depuis quelques jours, mais c'est raté. Iringa comprend une multitude de petites échoppes mais point de supermarché. Surprenant pour une ville de cette taille. Tanpis pour le coté carnivore de Micka. La conséquence : a chaque fois qu'on croisera des pintades ou des poules, Micka me radotera "hummm de la viande". A partir d'Iringa, notre route en direction du Ruaha est en réalité une piste d'un peu plus de 100 km en cul de sac. Celle ci traverse des paysages magnifiques et est en grande partie très roulante. Nous y croisons nos premiers Masais. Ils sont vêtus d'une grande étoffe et portant un grand couteau à la ceinture, ils sont très souriants.

Nous nous installons au Chogela Campsite qui est à une vingtaine de km de l'entrée du parc, nous sommes les seuls touristes, l'endroit est ombragé et calme.

Nous pensions partir de bonne heure demain matin pour la visite du parc mais finalement, le permis nous sera délivré pour 24h. Nous décidons donc de dormir un peu demain matin, de ne rentrer dans le parc qu'à midi, d'y passer la nuit et d'y ressortir le lendemain à midi. Nous profiterons ainsi au maximum de nos 24h et il faut avouer que les nuits dans les parcs nous manquent.





 








26/05 et 27/05/2014 : Ruaha National Park
Ce matin nous avançons un peu sur notre récit de voyage, nous avons un peu de retard, les dernières journée ayant été un peu chargées. A 11h nous nous mettons en route en direction du parc. Nous y rentrons à 11h45. Dès l'entrée, nous croisons deux véhicules sud africains qui nous indiquent l'endroit où ils viennent de voir des lions. Nous essayons de les trouver mais bredouilles, nous décidons de nous arrêter pour manger sur un espace aménagé en bordure de la rivière Ruaha. Nous y croisons un guide avec son groupe de touristes qui nous indique un autre endroit où il en a vue mais l'explication est confuse, il faut dire qu'il y a beaucoup de pistes dans le parc donc l'orientation pas facile.  Après de vaines tentatives à trouver l'endroit, nous essayons une petite piste et là, Micka aperçoit deux petites oreilles rondes au milieu de touffes d'herbes dans le lit d'une la rivière asséchée. Nous surprenons un couple de lions à faire la sieste à l'ombre d'un arbre. On n'a pas l'air de trop les déranger, surtout le male qui mettra bien 1/4 d'heure à lever la tête avant de se rallonger de tout son long.
En continuant à visiter le parc, nous croisons girafes, éléphants, zèbre, chacals, mangoustes, impalas, kudus.
Par ailleurs, le parc est vallonné ce qui nous offre par moment de magnifiques point de vue sur les étendues sauvages.
Le soir venu, nous décidons de nous installés au camp près du headquarter. Celui ci est en bordure de rivière dans une grande vallée herbeuse. Au coucher du soleil, girafes et éléphants s'y promène. Les couleurs du soleil couchant sont toujours aussi belles en pleine nature.
A 21h, l'heure de se coucher, il fait encore 27°. Cela nous change pas mal des 9° de deux jours auparavant. Notre nuit y sera ponctuée par de fréquents appels des big cat. 6h du matin, nous nous remettons en route en espérant les croiser mais ils sont déjà partis se cacher. Nous profitons d'être seuls et d'un magnifique point de vue en bordure de rivière pour filmer vue du ciel les couleurs de la savane au petit matin.
Nous continuons à sillonner le parc, notamment à la recherche de léopard que nous n'avons toujours pas vu jusqu'à présent. Nous n'en croiserons malheureusement aucun mais aucune déception, les autres animaux et les paysages du parc nous ont comblé.
En direction de la sortie du parc, sur la piste principale, entre deux virages, nous sommes surpris par la rencontre avec un lion qui fait sa sieste sur le bas coté. Le premier reflexe de Micka est de freiner pour l'observer mais celui ci tout aussi surpris que nous, se lèvre brusquement, Micka lâche les freins pour s'arrêter un peu plus loin et prendre le temps de remonter sa fenêtre. Marche arrière, le lion s'éloigne un peu pour se coucher dans un fourré à quelques mètres. Echange de regards, la surprise retombe. Lui, retourne à sa sieste, nous, prenons quelques clichés.
Midi moins le quart, nous arrivons à la barrière, nous aurons profiter au maximum de nos 24h dans ce parc qui est l'un des plus beaux que nous ayons visiter avec le grand avantage de n'avoir croisé que trois véhicules au tout début de notre visite.
Retour au Chogela campsite pour un peu de repos et faire du tri dans les photos.






































L'eau courante. Heureusement que nous la filtrons avant de la boire, merci Katadyn.


28/05 au 30/05: Ruaha - Mikumi
J'ai été malade une bonne partie de la nuit, ca allait pourtant mieux depuis deux jours. Retour aux antibiotiques.
Du coup, ce matin Micka me ment sur l'heure afin que j'accepte de dormir un peu plus.
Nous nous mettons en route aux alentours de 10h30. Première étape, reparcourir la piste d'un peu plus de 100km jusqu'à Iringa puis route jusqu'à Mikumi. N'ayant toujours pas trouver de viande à Iringa, nous décidons d'entamer notre régime végétarien en achetant en quantité locale les légumes vendus au bord de la route (un peu plus d'1€ le gros sceau de tomates). Nous voila équipés comme des grossistes, il va maintenant falloir cuire tout ca !
A hauteur de Udzunga Mountains, nous traversons une vallée de baobabs. Impressionnant de parcourir cette foret d'arbres millénaires.
Nous arrivons après plus de 6h de route au Tan Swiss camp. Ce lodge tenu par un Suisse mélange décoration Tanzanienne et Suisse, les grosses cloches de vaches cohabitent avec les peintures africaines. La partie camping n'a pas de charme particulier mais les sanitaires sont propres, l'eau des douches est chaude et coule normalement, l'endroit est calme et l'accès à internet est gratuit. Ca faisait longtemps que nous n'avions pas eu ces différentes conditions réunies. Nous décidons d'y rester la journée du lendemain afin de mettre à jour le blog mais aussi d'étudier la suite du voyage qui est un peu plus complexe que jusqu'à présent.
Dans la nuit du 29, Micka est malade et Nath a du mal à digérer, les rostis du diner au restau ne passent décidément pas. Pour une fois qu'on mangeait européen...
Du coup, nous restons aussi la journée du 30 ce qui nous permet d'approfondir nos recherches sur la suite du voyage :
- 1ère hypothèse : continuer sur notre idée initiale, passer par le Kenya pour faire le tour du Lac Victoria et redescendre par l'Ouganda et le Rwanda. Beaucoup de kilomètres, 1 attentat tous les 15 jours à Nairobi, frontière entre le Kenya et l'Ouganda déconseillée par le ministère des affaires étrangères, problèmes diplomatiques entre la France et le Rwanda actuellement.
- 2ème hypothèse : éviter le Kenya, monter en Ouganda par l'Ouest du Lac Victoria en restant en Tanzanie. 2000 kilomètres d'aller retour par une route/piste qui ne comprend que très peu d'hébergement.
- 3ème hypothèse : arrêter notre progression vers le nord au cratère du Ngorongoro puis redescendre vers la Zambie. Beaucoup moins de kilomètres ce qui nous permettrait peut être de faire une petite partie de l'Afrique du Sud, descendre jusqu'à Cape Town.








5 fruits et légumes par jour, on ne va pas manquer de vitamine !

 L'ouverture de la noie de coco, tout un art !




Arg, la casserole est trop petite !!!




31/05/2014 : Mikumi - Morogoro
Cap sur Dar es Salam mais étape à Morogoro pour éviter une trop longue journée de route. La route traverse le parc de Mikumi où nous y observons quelques girafes, impalas et zèbres. La route est limitée à 50km/h et jonchée de ralentisseurs. Cela ne dissuadant pas suffisamment les chauffeurs de bus à rouler prudemment, des panneaux avertissent du montant des amendes encourues en cas d'accident avec un animal sauvage. On a donc le buffle pour 1900 $, le gnou pour 650 $ et le zèbre pour 1200 $, la girafe détient le record avec 10 500 $ et l'impala est le moins couteux avec 350 $.
Nous arrivons à Morogoro vers midi, la circulation y est infernale. Voitures, motos, tuk tuk, cyclistes, carrioles et piétons se mélangent et se croisent sur la chaussée. Nous trouvons notre premier supermarché tanzanien où nous trouvons essentiellement des produits importés, notamment du nutella. Restant encore un moment en Tanzanie, nous décidons de nous munir d'une clef 3G pour nous faciliter l'accès aux e-mails. Sans le savoir, nous nous lançons dans un réel parcours du combattant. La clef 3G est la plus facile à trouver, certains magasins (boui-boui) de téléphonie en proposent mais il faut ensuite trouver une carte SIM locale et une recharge. Il y a des vendeurs de cartes SIM sous leur parasol un peu partout dans la ville mais aucun d'entre eux n'est capable de l'activer. Nous décidons donc de chercher le bureau de la compagnie (Airtel). Après maintes recherches nous le trouvons enfin et tombons sur des gens compétents. Compétents mais pas complets puisqu'ils ne vendent pas de recharge pour leur propre réseau. Il nous faut trouver le 3ème intermédiaire pour acheter les recharges. Nous y aurons donc passer une bonne partie de l'après midi. La clef 3G, la carte SIM et la recharge ne s'achetant pas au meme endroit.
Nous avons repérer un camping à 36 kilomètres au Sud sur une petite piste en direction du Selous NP. La piste est défoncée, très pratiquée par les locaux à moto et très jolie et verdoyante (bananiers, cocotiers,...). Nous mettons 1h15 pour arriver au camp. Celui ci est à l'abandon. Nous décidons de nous renseigner au dispensaire voisin. Les soeurs nous proposent de passer la nuit dans une de leur chambre. Nous leur répondons que nous préférerions dormir dans notre véhicule ce qui leur parait bizarre : "dans notre culture, c'est bizarre de recevoir quelqu'un et de le laisser dormir dehors". Elles acceptent tout de même. Nous ouvrons donc aussitôt le toit du Def et les faisons "visiter" pour les rassurer. Cela les amuse beaucoup. Ici tout est propre, le jardin entretenu, le potager délimité et protégé et les animaux de la ferme en bonne santé. La religion est avant tout une éducation et des principes de vie. Nous sommes très bien accueillis par ces quatre soeurs très souriantes. Nous sommes en sécurité et au calme.










01/06/2014 : Morogoro - Dar es Salam
Pendant que nous rangeons le Def, nous voyons de plus en plus de monde arriver au dispensaire. Une sœur nous fait remarquer que nous sommes dimanche et que c'est donc le jour de la messe. Elle nous invite à nous joindre à eux. Nous acceptons, nous sommes curieux de voir comment se passe une messe africaine. Première remarque en rentrant dans l'eglise, ici Jésus est noir. Nous nous asseyons en fond de salle à droite et nous nous rendons compte au fur et à mesure que les gens arrivent, que les hommes s'installent à droite et les femmes à gauche. Trop tard pour changer de place discrètement, je profiterais de la quête pour changer de place. La messe dure trois heures, elles est constituée de prières, de sermons du prêtre et de chants qui mélangent rythme africain accompagnés de tam tam, youyous (cris des femmes musulmanes) et d'alléluias. Nous quittons le dispensaire à 11h30 direction Dar es Salam où nous arrivons en milieu d'après midi. Dès l'approche de cette ville, la circulation devient infernale. Nous sommes dans les bouchons au milieux des camions et des bus, des tuk-tuk se faufilent au travers de tout ça. Ici il n'y a pas de règle, un seul objectif, passer. Il faut adopter la conduite locale pour réussir à avancer. On se retrouve à rouler sur les trottoirs en slalomant entre les piétons et les travaux. Ceux qui pensent que Paris est l'enfer ne sont jamais allés à Dar es Salam !
Nous trouvons notre premier centre commercial du pays mais le Shoperite (chaîne de magasin de l'Afrique de l'Est) est fermé pour inventaire. Réouverture dans un mois. Nous trouvons malgré tout à nous réapprovisionné en denrées non périssable dans un magasin qui vend de tout. Les téléviseurs y côtoient les outils de jardinage et les boîtes de conserve. Nous profitons de ce contact avec la civilisation pour prendre un verre en terrasse avant de nous remettre en route vers le seul camping (silver sands) que nous avons repéré au Nord de la capital. Le problème c'est qu'ici les quartiers Nord c'est comme à Marseille, ce n'est pas super bien fréquenté. Nous arrivons à la nuit tombante au camping, celui-ci est au bord de d'océan Indien mais il est aussi délabré et glauque, des jeunes y squattent et s'y tripotent. Hors de question de passer la nuit ici.  Nous remettons à plus tard notre première nuit au bord de l'océan Indien et nous refugions dans un lodge que Micka avait repéré un peu en amont sur la route. Ce sera notre premier lodge, celui-ci est tout neuf et bien sécurisé. La chambre est propre et il y a même la clim. Ce n'est pas un mal car le climat de Dar es Salam, chaud et humide, est assez étouffant.









02/06/2014 : Dar es Salam - Bagamoyo
Ce matin nous trouvons enfin un magasin qui vend des produits frais. Ils ne sont que issus de l'importation donc le prix va avec. De toute façon nous n'avons pas le choix. Quitte à payer nous craquons pour un gros pot de Nutella, du chocolat Milka et même du chèvre Soignon. Ce n'est pas le meilleur fromage Français mais vu d'ici c'est tout le terroir français.
Nous trouvons aussi des aussi à racheter des lunettes de soleil à Micka. C'est la deuxième paire qu'il perd depuis le début du voyage. Il est comme ça, il ne peut pas s'empêcher de faire des dons discrètement (à coup de Ray ban :-().
Nous quittons enfin le brouhaha de Dar es Salam pour rejoindre Bagamoyo. Ce sera notre première étape sous les cocotiers. Nous nous arrêtons au camping "New Bagamoyo Beach Ressort". Anciennement tenu par un français, ce camp pourrait être super, il a tout le potentiel mais de nombreuses choses sont à revoir.  Le gros atout de ce camp reste son école de plongée tenue par un français. Nous rencontrons Joffrey le moniteur et Guillaume son remplaçant pour 20 jours. Tout deux made in Haute Savoie. La sécurité à la française nous décide à réaliser un baptême. Rendez-vous pris pour le lendemain matin.








03/06 au 06/06/2014 : Bagamoyo
Avant que la marée ne pose le bateau sur le sable nous partons pour l'île de Mambakuni. A une heure de bateau celle-ci est en fait un banc de sable qui se découvre à marée basse. Elle est entourée de récifs coralliens et d'une eau à 29°C. Un peu stressée par la découverte de ce nouveau monde je décide de plonger la première. Guillaume est rassurant et prend le temps d'expliquer les choses. Ainsi ma première plongée se passe à merveille. Il faut dire que le moniteur s'occupe de tout, on a juste à respirer et à ouvrir les yeux. On a l'impression d'être dans un aquarium. C'est ensuite au tour de Micka de découvrir l'univers de Némo. Même sensation exceptionnelle que de pouvoir respirer sous l'eau et de prendre son temps pour regarder les poissons. Nous avions l'appréhension d'avoir mal aux oreilles mais la descente progressive permet leur adaptation et donc évite toute douleur.
De retour sur le bateau et comblés par cette nouvelle expérience, nous décidons de poursuivre l'aventure en passant notre open water (équivalent du niveau 1 de plongée en France). Nous avons donc plongé pendant trois jours à raison de deux plongés par jour. Palier, décompression, octopus et parachute font maintenant partis de notre vocabulaire. Nous avons appris les bases de la plongée (vidage de masque, perte d'embout, gréage des blocs, communication...) dans une mer chaude et peuplée d'une faune sous marine abondante. Évoluant au dessus des coraux, nous croiserons poissons lions, raies, poissons clowns, murènes, étoiles de mer en tout genre et concombres. A 18m de profondeur l'eau était encore à 27°C.
Sympathisant avec Guillaume et son ami David nous avons passé un super moment à Bagamoyo. Nous avons découvert le safari sous marin, nous nous sommes régalés au restau et en faisant un barbuc de gambas, avons fait des tours en tuktuk (trois roues indien) et passé pas mal d'heures à discuter en français. De vrais bons souvenirs. Une petite pause "vacances" durant notre périple. Rendez-vous est pris pour une plongée sous glace l'hiver prochain.



L'ilot se découvre à marée basse, les pêcheurs sont déjà là




Pause déjeuner sur l'ilot



Y a plus qu'à descendre


Première murène

Poissons clowns

Murène entre les palmes de Micka

Poisson pilote qui nous suit pendant toute la plongée


Gonflage du parachute









Concombre, une grosse limace sous marine


Poisson lion




Tuk Tuk, ici appelé Bajaj





07/06 au 10/06/2014 : Pangani
Avant de quitter Bagamoyo nous faisons un saut au marché pour racheter des beignets. On aura au moins quelque chose à manger le midi !!
Pour rejoindre l'axe principal, il nous faut passer par une piste quelque peu détrempée. Un camion s'est enlisé mais lorsque nous arrivons, il vient de sortir, il faut maintenant attendre que la niveleuse passe. Nous profitons d'une de ses manœuvres pour nous faufiler et tenter notre chance. Pour le Def ca passe sans encombre.
De retour sur le bitume, cap au nord, nous souhaitons profiter encore quelques jours de la plage. Nous nous dirigeons vers le sud de Tanga, pour rejoindre le camping Peponi recommandé par nos amis allemands et Sud Af.
A Pongwe, nous quittons la route pour une bonne heure de piste. Arrivés au camp nous avons la chance d'avoir l'emplacement juste en bordure de mer. Lorsque la marée est haute, nous sommes à moins de 5 mètres de l'eau, surplombant une plage de sable fin. Un peu plus loin, il y a même de la mangrove. Les toilettes sont propres et l'eau est chaude. Internet est payant mais à prix raisonnable.
Nous y rencontrons Eef et Dries (www.waarisworteltje.be), un couple de belges partis de chez eux depuis Février 2013. Après avoir traversés l'Europe, ils ont fait prendre le bateau à leur voiture de Turquie en Egypte. Visite de l'Egypte sous escorte permanente donc pas le rêve puis Soudan, Ethiopie, Kenya. Ils étaient dans le centre commercial de Nairobi 15 jours avant l'attaque. Ils ont ensuite travaillé 9 mois en Ouganda avant de reprendre leur route. Après l'Afrique, ils prévoient de visiter l'Australie pendant environ un an.
La nuit tombée, Micka m'appelle pour venir voir quelque chose sur le capot. Et là, dans le faisceau de nos frontales, la vision que je craint depuis le début du voyage, un serpent. Nous pensons que celui ci est tombé de son arbre à cause du vent qui s'est levé. Il n'est pas très grand, aussi gros que mon petit doigt et 50 cm de long mais dans la nuit et de le voir se tortiller sur le capot, ce n'est pas rassurant. Micka le balaie d'un rapide coup de chausson. Une fois à terre nous sommes surpris de ne pas le voir fuir. Au lieu de ça, il se dresse et se tend comme un ressort. Il n'a pas l'air très content. A l'aide d'un bâton, Micka le propulse dans les buissons, bon débarras.
Il faut maintenant faire à manger dehors en essayant de ne plus y penser. Les seuls autres visiteurs que nous auront seront des Bernard l'Hermite. Le terrain en grouille passé une certaine heure.
Nous restons 3 nuits à Peponi afin de nous reposer. Mine de rien 3 mois 1/2 de voyage, ce n'est pas de tout repos.


Seul bémol, l'eau des robinets est salée. Nous aurions bien pris l'eau de notre réserve mais le problème c'est que nous nous sommes fait avoir à Bagamoyo en la complétant aussi par de l'eau salée. Notre filtre n'y peu pas grand chose, nous nous retranchons donc sur le peu de jus de fruits et de sodas qu'il nous reste. Fin de séjour un peu déshydratés.
















11/06/2014 : Pangani - Irente
Reposés par notre semaine au bord de l'océan Indien, nous sommes contents et même un peu excités de reprendre la route. Aujourd'hui, nous allons changer de décors en nous rendant dans les Usambaras Mountains.
Sur la route, nous doublons et croisons beaucoup et camions chargés de fruits ronds jaunes et verts. Ayant finis les fruits de la passion achetés à Bagamoyo et souhaitant en racheter, nous nous arrêtons devant une petite étale. Finalement, ce ne sont pas des fruits de la passion mais une variété d'orange que nous ne connaissons pas. Le vendeur nous en épluche une pour que nous goutions. Convaincus, nous repartons avec 6 oranges. Cela complète notre régime alimentaire du midi : orange, beignet, banane.
Notre destination est le camping Irente biodiversity farm. Nous avons repéré ce camp dans un récit d'un magazine 4x4 sud af. Notre choix a été conforté par nos amis Sud Af avec qui nous sommes restés en contact.
A Mombo, nous quittons la route principale en direction de Lushoto, petit village perché dans les montagnes. Plus nous montons, plus le paysage est vert et la température chute.
Le camp a la particularité d'être aussi une ferme qui propose à la vente ses produits. Nous sommes heureux d'y trouver du fromage, des yaourts et de la crème fraiche. Nous avons aussi la bonne surprise d'apprendre que la productrice est venue en France pour apprendre à réaliser ses produits laitiers, à Mâcon en Bourgogne. Ils vendent aussi des confitures, jus de fruits concentrés, farine, thé,...
Ce soir, nous pourrons donc nous régaler de fromage et de yaourts, ca faisait bien longtemps. Le couple de manager suèdois est rassuré : si notre fromage est apprécié par des français c'est qu'il est bon.
Non loin du camp se trouve le point de vue d'Irente. Celui ci donne sur les plaines Masais 1000 mètres en contrebas. Sur les 2 km séparant le camp de ce point de vu, que nous décidons de parcourir à pieds, les gens sont très souriants et accueillants, nous nous entrainons donc à l'art de la salutation : "Jambo" (Bonjour), "Habari" (comment ca va ?), "Nzuri" (bien), mots que chacun répète à son tour.
La nuit tombée, on se rend vite compte que nous ne sommes plus au bord de la mer. La température chutera à 13° ce qui nous change des 27° à Peponi.

 
 


Ça

 faisait bien longtemps, la moitié y est passée dans la soirée, pas grave il en reste deux autres dans le frigo

Irente view point






 



12/06/2014 : Irente - Mambo
Nous débutons la journée par la visite de la ferme d'Irente et plus précisément celle de la laiterie. Les normes ne sont pas européennes. Le lait est bouilli dans une ville cocotte au feu de bois. Ici pas de cuve inox mais une grande bassine à même le sol un peu comme en France avant l'apparition de toutes ces normes qui contraignent de plus en plus le producteur. Florens est très gentille et très fière de nous faire la visite.
La région nous plait, les paysages sont magnifiques et les habitants accueillants, nous décidons donc d'y passer une seconde nuit. Nous nous rendons donc à Mambo, plus un peu plus au nord mais à quand même 3h de piste. Celle ci qui serpente entre les montagnes offre de superbes points de vue.
Nous arrivons à Mambo view point ecolodge en début d'après midi. Après un déjeuner sur le pouce, nous en profitons pour partir à la découverte des grottes en compagnie de Youssef et de Kim le chien. Nous sommes contents d'observer la relation de complicité entre eux. Relation homme/chien que nous n'avions pas constater depuis longtemps. Lorsque nous lui demandons si c'est son chien, il nous répond que non, que les chiens tanzaniens sont tout maigres alors que Kim est en bonne santé, Kim appartient au propriétaire du lodge. Les grottes de Mombo sont des lieux sacrés pour les Sungas où sont encore pratiqués des sacrifices (animaux). Elles sont aussi chargées d'histoire car c'est là qu'ils se réfugiaient pour se protéger des attaques Masais qui gravissaient la montagne pour voler du bétail. A plusieurs endroits, nous observons des lambeaux de tissus. Rouge pour l'esprit Masaï, noirs pour l'esprit Sunga et des blancs pour l'esprit arabe.
Sur le retour, nous traversons des cultures accrochées aux versants abruptes de la montagne. Youssef nous explique, que dans la région, ils arrivent à avoir 4 récoltes par an. Tomates, haricots et pommes de terre sont plantés à tour de rôle fonction de la saison.
En fin de balade, Youssef nous dit que nous sommes de bon marcheurs, nous venons de descendre puis remonter 400m de déniveler en un peu moins de 2h alors qu'habituellement, il en met 3 avec les touristes. Nous lui répondons merci quelque peu essoufflés et surpris, nous ne pensions pas avoir le choix de ralentir.
Encore une nuit fraiche à 2000 mètres d'altitude, ce soir ce sera soupe.















C'est la chenille qui redémarre...
 



Les grottes sacrées

On n'est pas prêt de voir un tracteur dans ces cultures

Mambo view point


Les voyageurs sont invités à épingler une map monde, assez représentatif des gens que nous croisons: peu de français



13/06/2014 : Mambo - Lac Chala
Avant de reprendre la route nous discutons un peu avec le manager du lodge, il est Néerlandais. Ils sont venu s'installer ici avec sa femme pour y recevoir des touristes mais aussi pour y mener des projets de développement dans la région. Ils sont très bien acceptés par la population local qui est volontaire dans les projets qu'ils mènent. Il nous explique qu'il faut les aider pour qu'ils se développent mais qu'il faut qu'ils participent et qu'il ne faut en aucun cas leur donner de l'argent car cela les rend dépendant. L'aide ne doit pas être économique mais une transmission de savoir et une organisation. Il nous explique aussi qu'il doit gérer les projets sans faire appel aux structures officielles car, lorsqu'elles sont de la partie, il consacre la plus grosse partie de son temps à éviter la corruption et les détournements.
Pour finir nous lui demandons conseil sur le piste à emprunter pour redescendre de la montagne. Nous avons repéré une petite piste mais elle passe par un pont effondré depuis 2010, il existe un contournement par le lit de la rivière, c'est lui qui nous intéresse. Le manager nous informe que cette piste fait gagner une heure mais que le dernier qui s'y est aventuré, la semaine dernière, est resté planté pendant 2h dans ce fameux contournement. Le calcul est vite fait, nous prendrons la piste principal.
Celle-ci serpente dans les Usambara Mountains en offrant de beaux points de vues. Nous arrivons bientôt dans les plaines Masaïs. Ici les gens sont toujours souriants et disent bonjour d'un signe de la main.
A une barrière (genre de check point), un vieux monsieur s'adresse à nous en kiswahili, il parle très mal l'anglais mais nous croyons comprendre qu'il veut que nous l'emmenions à la prochaine ville. Les expériences précédentes nous font nous méfier de ce genre de demande. De plus, le Def est plein, nous n'avons rien dégager des places arrières. Lui faisant signes que l'on est full, il croit comprendre qu'on lui demande de monter derrière. Dialogue de sourd, la barrière est ouverte, nous ne prenons pas la peine de lui expliquer ce qu'il ne veut pas comprendre, nous partons.
Nous récupérons la route principale à Mkomazi.
Le magazine 4x4 Sud Af conseillait un autre camping proche du Lac Chala en bordure de la frontière Kenyane. C'est là que se trouve notre étape pour passer la nuit.
Dès notre arrivée au camping en fin d'après midi, nous demandons si la douche est chaude, le manager nous répond qu'il va demander que quelqu'un allume le chauffe eau (au feu de bois). Nous installons le Def et nous prévoyons d'aller voir le lac. Le feu n'étant toujours pas allumé, nous retournons voir le manager en partant pour le lac. Il nous assure s'en occuper et que l'eau sera chaude quand nous reviendrons de nous balader, hakuna matata.
Nous descendons donc au bord du Lac. Sur le chemin, nous croisons un groupe de Malaysiens. Le lac Chala est dans un cratère, l'eau y est sombre et les parois abruptes et d'une végétation dense ce qui tranche avec les alentours, plutôt savane. La frontière Tanzanie/Kenya y passe juste au milieu.
Après notre remontée au camping, nous nous apercevons un peu agacés que le feu sous le bidon n'est toujours pas allumé. Nous croisons un employé, nous l'interrogeons. Il ne parle pas anglais mais nous explique par geste que pour avoir de l'eau chaude il faut faire du feu sous le bidon. Sans blague!   Il appelle le manager qui arrive quelques minutes plus tard.
- Le feu n'est pas allumé.
- Mais j'ai demandé qu'on le fasse.
- Oui mais ce n'est pas fait et à 10$/personne, ce serait bien d'avoir une douche chaude.
Ils discutent un peu entre eux et le manager reprend :
- Ce gars a vu le problème mais j'avais demandé qu'on le fasse.
- Mais vous aviez demandé à qui?
Le manager hésitant désigne son gars qui n'avait apparemment pas l'air au courant.
- On va allumer le feu.
- Qui va allumer le feu?
- Ce gars.
- ok so let's go !!!
Agaçant, ils veulent pratiquer des prix à l'européenne mais ne sont pas capables de suivre sur le service.
Ils s'occupent enfin de nous allumer le feu. La nuit étant tombée, nous attendons que l'eau chauffe en préparant à manger. Micka aperçoit de petits yeux qui brillent dans les arbres. Ces petites bêtes sautent de branchent en branchent avec une détente de kangourous. Ce sont des bushbabies (Galago) !! Trop mignons, enfin nous en voyons. Ce sont de petits primates nocturnes et apparemment assez curieux. Ils viennent voir se qui se passe sur leur territoire. Il fait nuit et l'appareil photos ne rend rien, dommage. On met quand même une photo trouvée sur le web pour l'illustration. C'est mignon et ils ont dû être utilisé pour l'inspiration de Gizmo (Gremlins).
Après le repas viens enfin le temps de notre douche chaude tant méritée.
 




Lac Chala, au milieu, c'est le Kenya qui commence



Photo prise sur le web pour l'illustration du bushbaby (à ne pas nourrir après minuit)



14/06/2014 : Lac Chala - Moshi
Nous nous réveillons de bonne heure et nous nous levons immédiatement dans l'espoir d'apercevoir le Kilimandjaro. En effet, hier il se cachait dans les nuages. C'est gagné, il est là avec son petit chapeau de neige. Nous aurons le temps de prendre notre petit déjeuner en profitant de la vue avant qu'il ne disparaisse encore une fois dans les nuages.
Ce matin le chauffe eau est allumé. Ils ont peut etre voulu essayé de ce rattraper de la veille. Finalement, nous nous apercevons que c'est pour eux qu'ils l'ont fait, car nous voyons défiler toute l'équipe dans les douches du camp.
Nous apprenons par texto qu'il y a eu un attentat à Zanzibar hier. Nous avons bien fait de ne pas y aller.
Aujourd'hui nous souhaitons tourner un peu autour du Kilimandjaro afin de l'apercevoir à nouveau.  Au départ nous sommes sur une piste assez sympa, terre rouge et paysages verdoyants. Quelques enfants tendent la main sur notre passage. C'est sur nous sommes dans une zone touristique. Beaucoup de gens ont une poule dans les bras ou une chèvre en laisse, nous sommes samedi, ce doit être le jour du marché.
Notre piste aboutit sur une route qui contourne le Kilimandjaro. Elle se révèle vite sans grand intérêt, sans point de vue et de toute manière le Kili se cache toujours. Nous en profitons pour faire quelques achats sur le marché avant de faire demi tour direction Moshi.
Sur cette route, nous nous faisons arrêter à un contrôle de police. Au même moment, une moto arrive, le policier décide de l'arrêter mais le motard ne l'entend pas de cette manière et ne ralentit pas. Le flic tente de s'accrocher au passager. La moto se rapproche dangereusement du Def. Finalement le flic lâche prise. Son collègue quelque mètres plus loin tente la même démonstration mais échoue à son tour. La moto et ses deux passagers repart comme si de rien n'était et les flics se précipitent sur leur téléphone portable pour voir s'ils n'ont rien. Rassurés, ils nous disent de repartir. Très surprenant !
Arrivés à Moshi, nous en profitons pour faire quelques courses. Il y a même un supermarché. 
La marche dans Moshi est compliquée, nous sommes sans cesse sollicités par des sois disant guides ou tour opérator.
Nous passons une bonne partie de l'après midi dans un café à nous détendre en buvant café et thé du Kilimandjaro.
Ce soir, nous dormons au Key's hôtel qui a un terrain pour le camping de l'autre coté de la rue. Nous y sommes seuls et celui ci ne doit pas être très fréquenté car les employés ont pris l'habitude de venir s'y changer et d'y prendre leur douche.
 C'est pas la photo du siècle mais le Kili est bien là

 




15/06/2014 : Moshi - Karatu
Ce matin Micka me réveille dès que le jour se lève dans l'espoir qu'on aperçoive le Kilimandjaro avant de continuer notre route vers l'ouest. Mais les nuages aussi ce sont levés tôt. Depuis que nous sommes en Tanzanie, nous avons tous les jours des nuages, il fait beau et chaud mais rarement de grand ciel bleu.
Nous traversons Arusha sans nous y arrêter. Nous avons droit à un contrôle de police, où cette fois le policier nous demande le triangle réfléchissant. Micka, voulant emporter des choses plus utiles, l'a laissé en France. Nous faisons donc mine de ne pas comprendre ce qu'il demande. Comme il insiste, Micka lui montre le gilet puis tout ce qui est réfléchissant sur le Def. Le policier en à marre, il nous demande alors de partir. C'est gagné!! Il faut dire que des triangles, eux, ils n'en ont pas. Pour signaler un camion en panne ils coupent des branches qu'ils mettent sur la chaussée.
Sur la route entre Arusha et Karatu, nous croisons pleins de land cruiser et Def modifiés. Ils appartiennent aux tour opérator et peuvent embarquer jusqu'à 10 touristes. C'est en effet la direction pour le Lac Manyara, le parc du Tarangire mais surtout le parc du Ngorongoro et le fameux parc du Serengeti. Entre Arusha et Mto Wa Mbu ce sont des paysages de steppes qui s'offrent à nous. De vastes troupeaux de vache lèvent la poussière dans des paysages à perte de vue. C'est superbe.
Pour info, nous avons décidé d'arrêter notre progression vers le Nord à la Tanzanie, les 150$ de droit d'entrée pour les véhicules étrangers dans les parcs Ougandais et le nombre de kilomètre n'y étant pas pour rien. Cela nous libère donc un peu de budget pour nous permettre le Serengeti que nous n'avions pas prévu de faire. Ce choix nous permet aussi de finir notre voyage par un pays "facile et confort", l'Afrique du Sud. Ce sera notre phase de re-sociabilisassion après 6 mois passé à deux.
Nous souhaitons donc nous rapprocher le plus possible du Ngorongoro pour y entrer le lendemain. Nous repérons donc sur le GPS le Doffa camp à Karatu. Le parc y est bien entretenu et il n'y a aucun touriste. Le manager en demande 10$/personne. Commençant à être méfiant, nous demandons à voir les sanitaires. Ce n'est vraiment pas clean. Après pas mal de discussion, nous parvenons à négocier le prix à 7$/personne. Le manager n'est pas très content mais c'est déjà pas mal pour un camp dont les sanitaires sont sales et qui n'offre aucun point d'eau. Pour comparaison le camping de Peponi nous avait couté 13$ la nuit, nous étions juste au-dessus d'une grande plage de sable blanc, les douches étaient propres et chaudes, il y avait des bacs pour faire la vaisselle, nous avions même l'électricité sur l'emplacement et, pour 2$ de plus, nous avions internet.
Vient le moment de se placer, il nous dit que l'herbe est réservée aux tentes et que nous devons donc rester dans l'allée. Le camp est vide!! Il faut encore négocier pour réussir à se poser sur l'herbe à un endroit plat.
Comme il est encore tôt, nous décidons d'aller à l'entrée du parc à la chasse aux informations. En effet, nous voudrions confirmer les prix, peut être faire les formalités dès maintenant pour être libre demain matin, mais aussi savoir l'état des pistes car nous souhaitons traverser le Ngonrogoro, remonter le Serengeti puis redescendre par le lac Natron. Sur la carte, ça fait une belle grande boucle que nous prévoyons de faire en 4 jours.
Théoriquement, pour tous les parcs en Tanzanie, un véhicule de plus de 2 tonnes doit s'acquitter de 150$ alors qu'un véhicule de moins de 2 tonnes paiera 40$. Vous imaginez bien que le Def, chargé comme il est, dépasse allègrement les 2 tonnes. Cependant, au parc du Ruaha, nous avons payé 40$ car ils ne regardent ni le véhicule, ni la carte grise. Nous espérons donc que ce soit la même chose au Ngorongoro et Serengeti.
L'employé nous confirme que nous devons payer 40$ pour le véhicule. A cela s'ajoute 50$/personne pour 24h dans le parc et 30$/personne pour le camp. Soit un total de 200$ pour 24h.
Ensuite l'employé nous demande si nous souhaitons descendre dans le cratère, il faut ajouter 200$ de plus :
- Non c'est trop cher pour nous.
- Mais non ce n'est pas cher.
- Si si, on ne peut pas.
- Mais si tu peux. Tu peux payer 200$ pour entrer dans le parc, donc tu peux aussi payer 200$ pour descendre dans le cratère.
C'est intéressant comme manière de réfléchir. Je pense qu'ils ne comprennent pas que nous devons faire des choix et que nous n'avons pas un budget illimité. Hé non! Il ne suffit pas d'aller au distributeur pour avoir de l'argent.
Pour finir , nous lui demandons si nous pouvons payer maintenant, il nous répond que non, nous paierons demain matin.



16/06/2014 : Ngonrogoro
Ce matin  nous trainons un peu car nous ne voulons pas entrer dans le Ngonrogoro trop tôt. Nous aurons une autorisation pour 24h, cela implique donc que nous devrons entrer dans le Serengeti à la même heure le lendemain. Ne sachant pas réellement combien de temps sépare le camp du Ngonrogoro de l'entrée du Serengeti nous préférons prendre un peu de marge.
Après un passage à la pompe nous arrivons à l'entrée du Ngonrogoro. Il y a foule, nous sommes le seul véhicule indépendant au milieu de tous les 4x4 de tour opérator. Le Def parait petit à coté de tous ces véhicules rallongés.
On arrive à la caisse avec les notes que nous a écrit l'employé de la veille :
- Le prix est correct mais vous ne voulez pas descendre dans le crater?
- Non c'est trop cher.
- Mais non ce n'est pas cher.
- Si pour nous c'est trop cher.
- Avez-vous la carte pour payer?
- Oui, vous acceptez la visa?
- Non, il faut aller à la banque à Karatu.
- On va payer en cash alors.
- Ce n'est pas possible vous devez aller à Karatu.
- Quoi?
Un guide qui voit la scène nous explique que nous ne pouvons pas payer à l'entrée du parc. Nous devons en effet aller déposer l'argent sur un compte à la banque de Karatu. Celle-ci nous remettra une carte qui sera créditée de la somme. C'est avec cette carte que nous pourrons payer ici. Le guide nous rassure en nous disant que le "problème" n'est qu'ici, que nous pourrons payer en Visa pour le Serengeti.
En bon français on commence à râler en expliquant que nous sommes venu aux renseignements hier et qu'on ne nous à rien dit à ce sujet. Maintenant il faut qu'on perde notre temps à retourner à Karatu pour revenir. Le chef du bureau, entendant notre mécontentement, vient nous voir et nous demande d'attendre. Il revient quelques minutes plus tard en nous disant que nous pouvons payer en cash mais qu'il n'accepte pas les Shilling tanzanien (leur monnaie), il faut payer en Dollar. Heureusement nous avons toujours des Dollars dans la voiture.
Il est 9h30, nous entrons dans le parc. La piste grimpe à flanc de montage dans une végétation luxuriante. Nous sommes dans le brouillard et espérons qu'il va se dissiper afin de profiter des points de vue sur le cratère. Ce n'est toujours pas le cas lorsque nous arrivons au point de vue. Les tour operator ne s'y arrêtent même pas. Nous attendons un peu. Par moment, entre deux nappes de brouillard, nous parvenons à entrevoir le fond du cratère. Il est immense.
En attendant que le soleil fasse son travail de réchauffement afin que les nuages prennent de l'altitude, nous décidons d'aller voir le camp. Cela nous permettra de savoir à quelle distance nous en sommes et donc de savoir quand il faut en prendre la direction. En effet, nous n'avons pas le droit de circuler après 18h. Le temps de s'y rendre et d'en faire le tour, le brouillard s'est dissipé. Nous retournons donc au point de vue initial. Maintenant les tour operator s'y arrêtent et ils ont bien raison car la vue est magnifique. Le cratère est bien immense, nous y voyons les troupeaux de gnous qui se dirigent en file indienne vers les points d'eau. Les animaux prennent une autre dimension, celle des fourmis qui suivent leur trace en direction de leur but. Prise de hauteur sur une faune que nous tentons de voir d'habitude de très près. Chaque animal fait parti d'un tout. Le tout étant réuni ici à nos pieds dans un écosystème autonome.
Nous poursuivons notre tour du cratère par l'Est en espérant d'autres points de vue. Malheureusement ils sont rares. Nous parvenons à entrevoir le cratère par endroit mais rien n'a été aménagé pour cela. Nous commençons à nous demander si il ne faut pas considérer le Ngonrogoro comme un parc à 400$ plutôt que le cratère comme une option lorsque le paysage change radicalement. Nous avons passer un petit col, les arbres ont disparu, il n'y a maintenant plus que de l'herbe. Nous sommes maintenant dans un paysage de steppes à perte de vue. Des villages Masaï de ci de là et des troupeaux de vaches et chèvres menés par leur berger dans ces immenses étendues. Nous passons l'après-midi à sillonner ces steppes, on se croirait en Mongolie à l'exception que nous y croisons zèbres, gnous et springbok. La piste nous conduit à 2700m d'altitude, en surplomb d'un autre cratère, celui-ci abritant un lac. Nous voyons pour la première fois le Ol Donyo Langaï, il n'est qu'à quelques dizaines de kilomètre mais cela nous ne le savons pas encore.
Il est 15h, il est temps de faire demi-tour pour regagner le camp à trois heures de piste de là. Reprendre la même route dans ces paysages n'est vraiment pas une punition, bien au contraire. Cependant nous apprécions beaucoup moins les gamins qui nous jettent des pierres. Ne nous étant pas arrêté devant leur mendicité à l'allé, ils se sont préparés pour notre retour, une pierre à la main. Payer 200$ l'entrée dans un parc et se faire jeter des pierres pour ne pas avoir donné un stylo à un gamin, c'est tout le paradoxe de l'Afrique. Les adultes, eux, sont plus sages mais retentent tout de même leur chance. Une main tendu, ça ne mange pas pain.
De retour sur les bords du cratère, nous croisons un troupeau de buffle avant d'arriver dans un bouchon. Les voitures chargées de touristes se suivent mais n'avancent pas. Nous ne tardons pas à découvrir que cet embouteillage est dû à un pachyderme qui fait une pause casse croute sur la piste. Dans ces conditions les bouchons sont beaucoup plus agréables.
Au camp, les tentes des tour operator ont poussé comme des champignons durant notre absence. Cette nuit nous entendrons les hyènes que nous n'avons toujours pas vu après près de quatre mois en Afrique.













 17/06/2014 : Serengeti
La nuit a été fraiche. Il faut dire que nous sommes à 2300m d'altitude. On quitte le camp à 6h30, la nuit s'éclaircit gentiment mais nous sommes dans un brouillard épais. A l'approche d'un col, le brouillard se dilue progressivement et laisse apparaître une vaste pleine sous les premières lueurs du soleil.
Passé ce col, il n'y aucune trace du brouillard et il ne doit pas y en avoir souvent ici.  La végétation est sèche et parsemée. Il n'y a plus que de l'herbe jaunie et quelques arbustes dont beaucoup ont perdu leurs feuilles. Difficile à croire qu'il y a un peu plus de 5km, de l'autre coté du col, nous étions dans une végétation luxuriante.
La piste descend rapidement dans des plaines sèches, nous perdons 1000m d'altitude en un rien de temps. Le gardien du camp nous ayant dit qu'il n'y avait que 28km, nous ne devrions pas tarder à arriver à l'entrée du Serengeti mais toujours rien en vue. Il faut que nous arrêtions de demander des renseignements aux gardiens, bien souvent ils n'en savent rien mais répondent quand même. Les guides des tour operator sont source de bien meilleurs conseils. C'est en réalité 80km de piste que nous parcourrons avant d'arriver au bureau du Serengeti. Nous y arrivons 30min avant la fin de nos 24h. Le bureau est situé au milieu de nul part, en pleine brousse, mais ils acceptent la carte bleu.
Le sud du parc est constitué de grandes plaines sèches en cette saison. Nous n'y voyons pas beaucoup d'animaux. En effet, ils y sont en Février puis migrent vers le Nord au cours de l'année. Nous y observons tout de même notre première hyène. Elle traverse la piste devant nous en courant vers le Sud, à l'inverse de la migration. Nous avons juste le temps de la prendre en photo et de la regarder partir mais nous sommes content, après 4 mois de voyage à seulement les entendre pendant la nuit, nous voyons enfin une hyène à l'état sauvage.
On continu notre route vers le Nord. Traversant le parc dans toute sa hauteur nous devrions forcément croiser la migration des herbivores et peut être aussi y apercevoir les prédateurs qui les suivent.
Nos espoirs sont vite récompensés, un peu plus loin, se prélassant au soleil sur un rocher, ce n'est pas un individu mais une meute de hyène que nous surprenons. Aucun problème pour les observer, elles sont calmes et se réchauffent de la nuit qui a été fraîche. Après quelques instants, il y a même des petits qui font leur apparition. Nous restons à les contempler un bon moment, finalement les hyènes se cachaient dans le Serengeti !
Nous croiserons finalement la route des grands troupeaux à mi-parcours. "Grands troupeaux" étant un euphémisme, nous parlons ici de milliers d'individus. Les zèbres, gnous et autres herbivores se mélangent dans une complète anarchie. La savane grouille de vie, les petits suivent de près leurs parents. Tout le monde est là, c'est le grand rassemblement avant le départ.
Les éléphants sont aussi de la partie. Moteur coupé au milieu de la piste, nous ne bougeons pas d'un cil dans la voiture, ils nous observent, nous analysent. Sommes nous un danger pour leur petit? Finalement ils passeront à quelques mètres de nous de chaque coté du Def. Toujours la même sensation, savant mélange d'excitation et d'angoisse devant ces mastodontes majestueux et silencieux.
Nous doublons donc la migration mais ce n'est que pour la retrouver plus intimement un peu plus loin. Cette fois ci nous sommes seul, aucun autre véhicule depuis une heure de piste, nous sommes arrêté au beau milieu d'un troupeau de gnous, assis sur le toit du Def. Ils ont instauré un périmètre de sécurité autour de nous mais mènent leur vie comme si nous n'étions pas là. Nous identifions les chefs de troupes qui réunissent leur cheptel ainsi que les plus jeunes qui se testent en quête d'une place dans leur société. Merveilleux moment chargé d'émotion, c'est ce que nous sommes venus chercher en Afrique. Simplement être de petites souris qui scrutent le monde sauvage sans le déranger. Nous ne faisons que passer. Derrière nous, nous ne laisserons que les traces de nos roues et n'emmènerons que nos souvenirs.
Malheureusement ce soir nous ne sommes pas seul au camp. Les guides des tour operator sont sympa mais nous aurions préféré profiter de la mélodie des grands troupeaux plutôt que de leur musique. Finalement la musique n'est peut être qu'un prétexte. Nous aurions simplement préféré contempler le spectacle en bons égoïstes. En lot de consolation nous avons le droit à un buffle qui broute paisiblement à quelques mètres là.

Mendiant de miette de gateaux






 Notre première hyène










Dik dik











Des Elands

Notre voisin de camping


18/06/2014 : Serengeti - Lac Natron
Debout 6h, départ à 6h30, nous voulons profiter du peu de temps qu'il nous reste dans cet écrin de nature. Hors de question de prendre la piste principale, nous préférons nous diriger vers le troupeau de gnous et buffles que nous apercevons au loin. Le choix est judicieux. Nous n'avons parcouru que quelques kilomètres pour les rejoindre et trois hyènes viennent à notre rencontre, en sens inverse sur la piste. On s'empresse de stopper et de couper le moteur. Nous ne sommes qu'un rocher. Rocher qui sent un peu gasoil apparemment. Les hyènes ne sont pas dupes, elles quittent la piste une trentaine de mètre avant nous, nous contournent, et la reprennent tranquillement un peu plus loin.

Nous continuons notre route en longeant un escarpement lorsque nous voyons une lionne boire en contre bas. Petite pause avant de retourner à son gnou fraîchement tué. Nous l'observons manger, nous sommes encore une fois arrêté, l'heure tourne. C'est décidément une torture de devoir quitter ce parc. Nous serons tout de même consolé un peu plus loin par quatre hyènes qui déboulent devant nous. Elles courent dans notre sens de marche, belle escorte pour finir la visite de ce parc.

Nous sortons du Serengeti par Klein's gate. Cette barrière à une double signification pour nous. Elle marque la fin du Serengeti mais aussi de notre progression vers le Nord. Nous ne sommes plus qu'à 1°51' de l'équateur, 4 mois à quelques heures près de notre départ de Roissy, il est temps pour nous de faire demi-tour. Dorénavant et pour les deux mois et demi qu'il nous reste, nous mettrons cap au Sud. Objectif : Cap Town.

Sur les cinquante premiers kilomètres le décor est vert et noire. Le vert, constitué d'herbe et d'arbre, ne pose pas de problème. Le noir par contre c'est le black cotton de la piste. Le black cotton est une boue noire très glissante et très meuble. Heureusement elle ne colle pas ce qui permet à nos pneus de faire leur travail. Et d'ailleurs, bien dégonflés, ils s'en sortent plutôt pas mal. On limite les embardées à de beaux travers mais n'allons pas nous échouer dans les faussés. Ce qu'ont fait certains de nos prédécesseurs, en atteste les sillons et les branches dans les bas cotés. Nous sortirons de là avec de la boue jusque sur le panneau solaire mais la pelle est propre.

Ensuite la piste a été refaite, cela nous permet de gagner beaucoup de temps. Nous arrivons au premier camp disponible de bonne heure. C'est le Wasso campsite, l'accueil y est un peu bizarre. Deux jeunes filles s'accoudent à la portière, ne connaissent pas le prix et regardent Micka d'un air langoureux. Il est tôt, nous reprenons la piste pour le lac Natron.

Depuis la sortie du parc nous avons retrouvé la mendicité des Masaïs et un gamin nous a encore jeté une pierre. C'est intéressant de constater que les rôles sont inversés dans cette région. Dans le sud du pays, vers le Ruaha notamment, les Masaïs étaient beaucoup plus souriant que les autres. Ici ils mendient alors que les autres personnes sont très souriantes et nous saluent chaleureusement.

Un peu avant d'arriver aux abords du lac Natron, le paysage change complètement. Il devient très minéral, l'herbe disparait et les arbustes se raréfient. Ca y est, nous le voyons, immense point d'eau enclavé dans un paysage aride. Malgré le vent et le beau soleil l'horizon est brumeux.
Nous arrivons à Engare Sero, petit village qui borde le lac. Ici plusieurs camps sont disponibles, nous évitons ceux où les gamins nous courent après et nous arrêtons dans un lodge un peu en hauteur. D'ici nous avons une belle vue, le lac Natron d'un coté et le Ol Doinyo l'Engaï de l'autre. Impressionnant volcan qui culmine à 2900m,  son ascension est tentante mais il n'est plus en activité depuis 2009 et les 100$ demandés sont assez dissuasifs.
C'est en regardant la carte que nous comprenons notre impression de déjà vu. En effet, lorsque nous nous sommes rendu tout au Nord du Ngonrogoro, c'est son versant Sud que nous apercevions.

La nuit tombée, j'entends Micka dire : "Hum, j'aime pas beaucoup ça!". Il est en fait en face d'un serpent qui sort sa tête des herbes coupées. Il est rouge, mesure bien un mètre de long et à un collier noir autour du coup. Après recherche sur internet, il s'agissait d'un Naja Pallida, autrement dit un cobra rouge cracheur. Celui-ci ayant la particularité de cracher son venin à près de 2m.

Naja Pallida :

Les bananes jumelles


Migration des gnous, des petites fourmis
Le garde manger en arrière plan
Bon appétit
récolte de phasmes


sortie de la partie du black cotton












19/06/2014 : Lac Natron - Mto Wa Mbu
Aujourd'hui nous avons 100km à parcourir pour rejoindre la route. Comme nous l'avait indiqué un guide de tour operator, nous ne tardons pas à arriver à une barrière où il faut payer. Il y en aura trois sur notre parcours, l'argent collecté allant aux communautés locales. C'est 10$ par personne mais à cela vient s'ajouter 30$ car nous avons une voiture étrangère. Donc 50$ uniquement pour cette première barrière. Souhaitant payer en shilling Tanzanien (leur monnaie), le gars essai de faire la conversion à l'aide de sa calculette et nous sort un chiffre astronomique. Micka dit :
- Je ne pense pas que ce soit ça.
- Si regardez, vous êtes deux donc 20$x1600= 32000Tsh, plus le véhicule 32000Ths + 30$ = 32030, donc en Shilling 32030x1600= 51 248 000 Tsh.
- Non non, on doit payer 50$ donc vous faites 50$*1600= 80 000Tsh.
- Vous êtes sûrs?
Le gars nous demandait l'équivalent de 32000$ sans que cela le choque. On ne pense pas que c'était de la mauvaise foi, c'est juste qu'on a pas bien dû lui expliquer à l'école.
Inquiets sur le montant à payer pour rejoindre la route, nous lui demandons si ce sera le même prix aux autres barrières. Il nous explique que nous ne payons le véhicule qu'une seule fois mais qu'il faudra encore payer 10$/personne aux deux autres barrières. Cela nous coutera donc 90$ pour faire les 100km de piste qu'il nous reste. Il faut savoir que le salaire moyen tanzanien est d'environ 50$ par mois. Autant dire que les communautés locales ne sont pas vraiment raisonnables. Pourquoi se fatiguer ? Il suffit de racketter les touristes qui passent dans le district. Ils ne feront pas demi-tour, ils seraient obligés de retraverser le Serengeti à 220$.
En remontant dans la voiture, nous avons l'impression qu'une machine à sous à prix la place de notre compteur kilométrique. Nous sommes à près d'un dollar du kilomètre. Et nous qui pensions que les autoroutes françaises étaient chères...
Dommage d'avoir la sensation d'être pris pour un pigeon car les paysages sont magnifiques. Par endroit nous avons l'impression de rouler sur la lune. Le décor est complètement sec et le sable noir. Nous croisons la route de quelques zèbres, gnous et autruches venus se perdre dans ce paysage peu fertile, pourtant pas si loin des steppes du Ngonrogoro. A notre droite, le Ol Doinyo l'Enguai s'impose. Il se coiffe bientôt d'un chapeau de nuage. L'endroit est superbe, reculé comme on les aime.
Un peu plus loin nous aurons le droit à de belles portions de fech-fech. Gare à ceux qui voudrait ralentir avec un vent arrière. Cette poussière ultrafine n'attend que ça pour envahir la voiture, rester un bon moment en suspension puis tout recouvrir d'un voile ocre.
Tandis que la deuxième barrière s'est déroulée comme prévu, trois gars, une barrière et carnet à souches nous attendaient au milieu de nul part, la troisième est un peu plus compliquée. A notre droite, deux Masaïs essaient de nous vendre des bracelets et de se faire prendre en photo (1$, good price, good price, 1$, picture, please, picture...), à notre gauche le gars de la barrière essai de nous charger de 10$ supplémentaire pour la voiture (you have to pay 10$ more for the vehicle, it isn't tanzanian registration...) tandis qu'un quatrième fait le tour de la voiture pour juger de notre richesse. On ne s'entend plus penser. N'ouvrant aucune porte à la négociation le gars de la barrière nous dit finalement avec un grand sourire et l'air de nous faire un cadeau : "ok for you the car is free" (ok pour toi la voiture c'est gratuit). Tu ne voudrais peut être pas qu'on te remercie de ne pas avoir réussi à nous escroquer non plus?
Nous arrivons à la route quelques kilomètres après. Il est temps pour nous de faire le plein après cette superbe boucle de 770km de pompe à pompe. On a beau avoir multiplié les mauvaises expériences avec la population, cette boucle reste quelque chose que nous conseillons. La faune et la flore y sont magnifiques, intactes comme rarement sur la planète, tout en offrant une diversité impressionnante. Se retrouver dans des espaces naturels aussi vastes et au milieu d'une faune active est vraiment un rêve à vivre. Il faut juste réussir à faire abstraction d'une espèce en plein développement, le bipède qui tend la main pour mendier ou jeter des pierres. Une relation honnête, basée sur l'échange, est impossible avec eux. Nous arrivons trop tard, le tourisme à déjà tout pourri et ce n'est pas près de changer. Tandis que nous achetions des fruits au bord de la route, un gamin vient nous demander du change en nous tendant une main pleine de pièces d'un euro. Tout le problème est là. Comment voulez vous qu'un gamin aille à l'école gratuite où on lui demandera de travailler alors qu'il lui suffit de rester au bord de la route pour qu'on lui donne de l'argent ? Quel est sont avenir sans éducation ? Quel est l'avenir du pays avec des gamins comme ça ? Et même si dans certaines familles, de par leur expérience, les parents essaient de pousser leurs enfants à l'école, quelle autorité ont ils lorsque l'enfant gagne plus d'argent qu'ils ne peuvent lui en consacrer ?











La viande en boite, ça sent la patée pour chien !

Cracra !



20/06/2014 : Mto wa Mbu - Kolo

Nous quittons Mto Wa Mbu direction le sud. Nous avons décidé de passer par Dodoma, la capitale. Nous hésitions à passer par une piste un peu plus à l'ouest passant par Singida et Rungwa. Celle-ci traverse le bush tanzanien mais nous ne sommes pas sûr qu'elle est un grand intérêt. Le seul récit que nous avons date de 2001, les Poussin, ils ont traversés l'Afrique à pied. Ils racontent : "la piste se révèle etre telle qu'on nous la décrite : sablonneuse et défoncée. Les innondations d'El Nigno de 1996 l'on coupé en deux. Depuis, le trafic a cessé. Les camions tout terrain passent par la piste de Dodoma, plus à l'Est. Plus aucun véhicule ne s'aventure ici. Quant à notre GPS, il nous indique "Not Recommanded" et aucun hébergement. On a choisi la sagesse !

Il y a 380km de piste pour rallier Dodoma, du coup nous passerons une première nuit à Kolo à un peu plus de 200km. Il y a des peintures rupestres dans le coin.
Finalement nous roulons sur une belle route durant les cent cinquante premiers kilomètres. Il y a quelques contrôles de police mais ils se passent bien. A l'un d'eux nous revoyons un flic essayer d'arrêter un motard. Comme la dernière fois celui-ci contourne le flic et continue. Le policier aura juste le temps de lui mettre une claque derrière le casque, de chantier le casque. C'est peut être pour cette raison que nous nous faisons arrêter souvent, nous on s'arrête.
Un peu avant d'arriver à Kolo la piste est en chantier en prévision de la route. Nous traversons les différentes étapes. D'abord les habitants coupent et débitent les arbres. Ensuite les bulldozers élargissent la voie puis les niveleuses passent.
Il n'y a pas le choix pour le camping, nous nous rendons donc au Amarula camp, terrain tout sec et en pente. Les gars font la sieste dans des hamacs. Le manager nous demande 20$ pour passer la nuit. Trouvant le prix trop cher nous lui demandons à visiter les sanitaires avant de discuter le prix. Les toilettes sont un trou dans une planche en bois au dessus d'un sceau. Pour la douche, c'est une poche de trois litres qui est suspendue à une branche. La poire est pleine d'algue. On n'a rien contre les campings à la roots mais ça ne vaut pas 20$. On discute pas mal de temps pour réussir à atteindre 15$. C'est encore cher mais le manager n'est déjà pas très heureux que nous discutions le prix. On le comprend, ce doit être beaucoup plus agréable lorsque le pigeon ne se débat pas.
Après une pause déjeuner rapide, nous essayons de nous rendre aux peintures. Notre instinct nous disait d'aller au village pour trouver le bureau mais le manager du camp nous indique qu'il se trouve au même endroit que les peintures, au bout d'une petite piste de 5km qui escalade un escarpement. Une demi-heure après nous y sommes, dans un cul de sac où il n'y a pas de bureau. Demi-tour, on redescend les 30min de piste puis direction le village où nous y trouvons le dit bureau. Le responsable nous demande 26000 Tsh chacun puis à cela s'ajoute 20000Tsh, le pourboire du guide, soit 32€ pour la visite. Nath trouve que c'est trop cher pour un guide qui ne saura rien nous expliquer et est fatiguée des sommes non officielles qui sont en permanence ajoutées. Micka trouve que  c'est dommage d'être là et de ne pas visiter un site classé au patrimoine de l'UNESCO. La négociation n'est pas possible, on s'en va. Du coup entre la frustration de l'un et la saturation de l'autre, l'orage éclate sur le trajet du retour. Ce n'est pas souvent que ça gronde mais là ça vole dans le Def. C'est aussi ça le voyage au long cours. Six mois à deux dans une cocote minute, à digérer les bons et les mauvais moments, parfois la pression monte et ça siffle.


21/06/2014 : Kolo - Dodoma
Avant de quitter le camp, nous discutons avec nos voisins arrivés dans la soirée, un couple d'anglais qui vit à Dar Es Salam. Lui travaille pour le corps diplomatique anglais dans le domaine des infrastructures routières. Ils ont deux enfants de 3 et 7 ans et c'est la première fois qu'ils prennent le temps de visiter la Tanzanie pendant leurs vacances. Ils sont anglais mais parlent très bien français ce qui facilite l'échange. Ils viennent de Dodoma et se dirigent vers le Serengeti. Ils nous conseillent le new Dodoma hôtel car dans la capitale il n'y a pas de camping. Cet hôtel est celui utilisé par les membres du gouvernement. Ce sera donc le 2ème de notre voyage.
Nous reprenons la piste et arrivons à Dodoma en début d'après midi. La route est en construction sur les derniers kilomètres. Mis à part le fait que la capitale ne soit pas encore complètement desservie par des routes, ce qui nous choque c'est sa taille. Cette ville a été désignée comme capitale en 1974. Il aura fallu attendre 1996 pour que le parlement y soit relocalisé. Et aujourd'hui encore cette ville est plus petite que d'autres villes de second rend tel que Arusha. Il n'y a même pas de supermarché. La dernière fois que nous avons fait les courses c'était à Moshi, autant dire qu'on commence à voir le fond des placards. Il faudra encore attendre, heureusement que nous trouvons facilement des fruits et légumes au bord des routes.
Le New Dodoma hôtel est sympa, il dispose d'un restaurant italien, indien et chinois. C'est intéressant de constater que les membres du gouvernement ont le même goût pour les grosses voitures que les nôtres. Land cruiser et Range Rover HSE flambant neuves ornent le parking. Il y a même un land cruiser V8 tout équipé (treuil, pare-buffle, galerie) avec un autocollant "offert par la Suisse pour le développement de la Tanzanie". Le chauffeur tue le temps en jouant avec le bouton de démarrage/arrêt moteur. Le V8 démarre et s'arrête, démarre et s'arrête, démarre et s'arrête... Aller souriez, c'est vous qui payez !!
Nous profitons de la connexion internet pour mettre un peu à jour le blog et envoyer quelques emails. Cependant la connexion est aléatoire et nous avons beaucoup de retard sur le récit du voyage. Le restaurant chinois est excellent mais, après nos deux raviolis en entrée, nous sommes déjà calés. Cela ne nous empêchera pas de profiter de la suite mais nous ne sommes plus habitués à manger autant. Ce n'est pas le cas des autres clients qui affichent un beau bidon et deux à trois smartphones chacun.


22/06/2014 : Dodoma - Iringa
Quitter Dodoma est beaucoup moins aisé que d'y entrer. Il n'y a aucun panneau d'indication. Il n'y a que deux types d'africains. Celui qui sait où il va et celui qui reste autour de chez lui. Les routes bitumées sont récentes et notre GPS n'est pas bien à jour. Mais la ville n'étant pas très grande et les routes sont tellement peu nombreuses que nous arrivons vite à récupérer celle qui va vers le Sud direction Iringa. Nous croisons beaucoup de chinois chefs de chantier pour la construction des routes. Selon un panneau, le chantier devait être fini pour le mois de février 2014, c'est loin d'être le cas.
Plus au sud il n'y a pas grand monde, nous nous faisons la remarque car en Afrique il y a toujours du monde. Ici nous parcourons plusieurs dizaines de kilomètres sans croiser personnes, il y a juste quelques petits villages de temps à autres. Les adultes nous saluent et les enfants disent toujours "Azungus!" (des blancs!) mais c'est en souriant. Un peu comme nous, quand on voit une girafe.
Nous retournons dormir au camp de Kisolanza old farm house entre Iringa et Mafinga où nous nous étions arrêtés au début de notre boucle en Tanzanie.
Nous apprenons enfin ce que signifient les croix sur certaines maisons. Nous en avons vu tout au long de notre trajet en Tanzanie. Une croix verte signifie que la maison sera détruite mais que le propriétaire sera dédommagé car il avait construit avec un permis. Une croix rouge, c'est qu'il n'y avait pas de permis, du coup il n'y aura pas de dédommagement. Toutes ces croix sont en fait en prévision de l'élargissement des routes. Ce n'est donc pas pour tout de suite.
Ce soir c'est repas de luxe avec un poulet acheté à Iringa. Ca faisait longtemps que nous n'avions pas mangé de viande. Après avoir fini ce bon repas, je me dirige vers le Def et oh surprise un serpent sur mon chemin. "Non mais là j'en ai marre !! pourquoi encore ??" Oui je n'aime pas les serpents, je ne leur veut aucun mal mais ils me font peur. Je veux bien les voir dans les parcs, enfermée dans ma voiture (comme les lions) mais pas près de moi. Bon celui là, il est minuscule et à priori inoffensif, nous aurons donc le temps de faire quelques clichés. Mais moi qui croyais que les serpents n'étaient visibles que le jour car aimant la chaleur et surtout qu'ils avaient peurs de nous !!






Ca arrive souvent ici, surtout que les tanzaniens sont les pires conducteurs de tous les pays que nous avons visités




23/06/2014 : Iringa - Mbeya
Notre objectif du jour, atteindre Mbeya et dormir à Utengule coffee lodge. La route n'a pas d'intérêt particulier, nous l'avons déjà emprunté à l'allée. La bonne surprise est que les dos d'ânes ont disparu, du coup, la route nous parait moins longue. Utengule se situe au milieu des plantations de café. C'est plus un lodge/hôtel un peu luxe qu'un camping. Nous nous installons entre le terrain de tennis et l'héliport. Nous en profitons pour nous balader au milieu des plantations.

Ici les fourmis mordent, et quand elles te tiennent, elles ne te lâchent plus, obligé de tirer dessus


Un oiseau tapant sur la fenêtre et sur le retro, sa tète ne lui revenait pas

Faire attention où l'on met les pieds



Petits plants de café ont besoins d'ombre







24/06 et 25/06/2014 : Mbeya - Kalungu
Enchainant depuis quelques temps de grosses journées de route, Micka veut profiter encore un peu de la Tanzanie avant de passer la frontière. Il repère sur la carte des sources chaudes, des grottes à chauves souris et une météorite. Nous nous rendons donc aux sources chaudes et grottes en premier. Quelques mètres après avoir quitter la route, nous croisons des locaux qui nous expliquent dans un anglais approximatif que pour nous y rendre, il faut aller au bureau dans le village pour payer les droits d'entrée. Ne l'ayant pas repérer sur le trajet, il nous propose de les suivre en voiture mais il faut que nous leur donnions du Gasoil. Là déjà, ca sent un peu le roussis ! On refuse en disant qu'il suffit de nous indiquer la route. Finalement ils nous conduisent au bureau, à moins d'un kilomètre de là. Une dame assise à un bureau commence à préparer une lettre que nous devrons donner à l'entrée des grottes. Nous demandons à connaitre le prix avant qu'elle ne se lance dans ces "formalités" qui nous semblent bien compliquées. Commence alors une grande discussion entre celui qui conduisait la voiture, celui qui nous sert d'interprète et la dame du bureau. Mais aucune réponse ne vient. Nous demandons plusieurs fois le prix et à chaque fois cela relance la discussion entre eux. Nous commençons à cerner un peu l'objet de leur discussion et cela nous énerve. Ils finissent par nous donner un prix : 60 000 Tsh (soit environ 30 €). On voit qu'ils tentent. Lorsque nous disons que c'est trop cher, ils se remettent à discuter entre eux en rigolant. Ce coup-ci c'est sûr, chacun veut sa part du gâteau ce qui augmente le prix. Perdant patience, nous appliquons la punition générale, pas de visite, on s'en va !
Nous prenons alors la direction de la météorite de Mbozi. Encore une fois, le prix est élevé, on nous demande 20 000 Tsh, soit un peu de 10€ pour aller ce gros cailloux tombé du ciel. On le voit de la voiture et, vu d'ici, ça ne les vaut pas. On commence donc la négociation, on passe par tous les 'mais non ce n'est pas cher pour toi!", "mais si tu peux!" pour finalement arriver à 5 000 Tsh.
C'est apparemment la huitième plus grosse du monde avec ses 12 tonnes. Elle n'est pas énorme mais ça doit faire bizarre quand ça arrive près de chez nous. Elle est clairement constituée de métaux ferreux. Sa surface, toute noire, atteste de l'échauffement qu'elle a subit en traversant notre atmosphère.
Pendant l'observation de la météorite, le jeune "garde" nous prend en photo discrètement mais à plusieurs reprises avec son téléphone portable. On décide de rigoler un peu !
Micka s'approche de lui avec le billet à la main et sans lui donner lui demande :
- On a vu que tu nous prenais en photo, ça ne nous dérange pas mais on voudrais savoir pourquoi ?
- Juste paie moi !
- Dis moi d'abord pourquoi tu nous prenais en photo ? Ce n'est pas un problème pour nous, je veux juste savoir pourquoi.
- Non je ne vous prenais pas en photo.
- On t'a vu.
- Non je prenais que la météorite.
- Moi je suis sur que si on regarde les photos que tu as prise, on est dessus.
- Oui on peut les regarder.
Il cherche dans son téléphone et nous montre une photo de lui sur la météorite. On rigole un peu et on reprend :
- Ce n'est pas celle-là. Montre nous les photos d'aujourd'hui.
- Non mais je ne vous ai pas pris en photo!
- Arrêtes de mentir, on t'a vu, on veut juste savoir pourquoi.
- Non je ne mens pas.
Quelques minutes plus tard, il nous avouera que c'est juste parce que nous sommes des visiteurs qu'il nous a pris en photo. On sait ce n'est pas très gentil de l'avoir mis mal à l'aise mais après tout ce qu'ils nous font subir, on a le droit de s'amuser un peu. Tanpis, c'est tomber sur lui.
Nous nous dirigeons donc vers la frontière à laquelle nous arrivons en tout début d'après midi. Aux frontières l'ambiance est toujours particulière. Il y a toujours des gars qui essaient de nous servir de guide moyennant commission ou d'autres qui nous proposent du change mais là c'est le pire que nous ayons vu jusqu'à présent. Les bâtiments sont défraichis, il y a des voitures stockées dans tous les coins, elles sont recouvertes d'une épaisse poussière.
Nous sortons de la Tanzanie assez rapidement mais l'entrée en Zambie est plus complexe. Nous faisons tamponner nos passeports, les visas sont déjà payés puisque nous avions opté pour une double entrée. Pour la première fois, on nous demande le carnet jaune : justificatif de la vaccination contre la fièvre jaune.
Pour le carnet de passage en douane, on nous indique un bureau situé juste à coté des bureaux de l'immigration. Nous nous y rendons. On se croirait dans une cave avec pleins de documents entassés, c'est l'anarchie. Une dame prend notre carnet et nous invite à la suivre. Nous rejoignons un autre bureau où il faut que nous attendions que le douanier finisse de manger. C'est marrant de constater que dans chaque bureau, ils disposent de la télé pour suivre les matchs de football (ou regarder des femmes danser en remuant leur popotin !). Je me vois mal au travail, en réception du public à regarder d'un oeil le foot et demander 5 minutes de patience le temps que je finisse un sandwich bien gras! Une fois son repas de midi fini, il commence à remplir notre carnet mais demande à voir le Def garé plus loin. Micka décide d'aller le chercher pendant que je reste avec cette gentille dame qui nous aide à passer de bureau en bureau. Elle me dit de rester ici, qu'elle doit retourner au 1er bureau pour faire tamponner le carnet (oui car celui qui l'a rempli n'a pas le tampon !). Je suis décidée à la suivre, je ne lâcherais ce si précieux document d'une semelle ! Le tampon enfin aposé, le douanier inspecte le véhicule (simple contrôle du fonctionnement des phares, uniquement pour nous, pas pour les camions). Nous devons ensuite passer la barrière à pieds pour nous acquitter de la taxe routière (25 Kwachas) dans un bureau où rien n'est affiché. Ces formalités ainsi terminées, la dame nous demande si nous pouvons lui donner de quoi boire. Nous lui proposons un coca frais. Mais cela ne la satisfait pas. Ne comprenant pas, elle finit par nous demander de l'argent en nous expliquant qu'elle fait partis d'une entreprise de services de facilités pour le passage des douanes. Seulement elle ne s'est pas du tout présentée comme tel et s'est empressée de récupérer notre carnet en demandant de la suivre. 10 Kwachas ne sont pas assez mais elle ne donne pas de prix. Lui reprochant qu'elle ne s'est pas présentée et qu'apparemment ici rendre service n'est jamais gratuit elle nous dit que c'est bon qu'elle ne veut plus rien. Nous repartons donc de cette douane fatigués et blasés.
Nous comprenons que les services douaniers ne font rien pour faciliter les démarches et que tout le monde y trouve son compte sauf les voyageurs.
Sur la route nous verrons un serpent écrasé du diamètre d'un bras.




La suite coté Zambie 2

9 commentaires:

  1. Hello,
    J adore lire vos commentaires et déguster vos photos je voyage avec vous. J ai adoré les hamacs avec la vue incroyable, la douche disco, et les photos avec le petit 4\4 en bois. On vous embrasse. Myriam

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    1. Merci Myriam !! Petit 4x4 en bois a bien souffert depuis, je lui ai cassé une portière mais Micka a recollé, on verra si ca tiens. On ne sais pas trop où le ranger en fait! Gros bisous a vous.

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  2. Je ne me lasse pas de regarder les photos qui sont toujours aussi jolies et qui donnent envie. Par contre les conditions de vie paraissent difficiles, l'hygiène, l'alimentation. L’eau que vous nous montrez ne donne pas du tout envie de la boire, même si vous la traitez. Prenez soin de vous. Bisous

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  3. Coucou les amoureux,

    Je viens de regarder votre blog. Les photos sont toujours aussi impressionantes !

    Par contre, l'histoire du def encercle par les elephants m'a fait flippe; je n'aurais pas aime etre a votre place ! Cote positif, je suis sure que vous vous en souviendrez :-)

    J'espere que tu vas mieux Nath (Je crois comprendre que tu etais malade).

    Qu'est-ce que ca fait d'etre en vacances en permanence ? Détente absolue ?!

    Bisous
    Delphine.

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    1. les éléphants qui encerclent le def est impressionnant mais tout c'est passé sans encombres, il faut juste avoir des bons reflexes. Les éléphants ne sont pas les animaux les plus dangereux. Je me méfierais plus des buffles mais on n'en a croisé que très peu.
      Coté santé, tout va bien, ca fait parti des joies des voyages : vomissements et diarrhées mais vite réparés comme la gastro !!
      Vacances en permanence mais rarement farniente.
      C'est notre quotidien depuis 3mois de découvrir de nouvelles choses tous les jours. Mais c'est fatiguant aussi de s'adapter à différents pays, différent lieux.
      C'est pour cela que parfois on se pose plusieurs jours dans des campings sympa pour se reposer. Donc pas détente absolue. C'est juste une autre vie.
      Bisoussss

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  4. Salut les enfants. Génial les photos sous marines. Que de souvenirs plein la tète que de moments inoubliables que vous ramenerer avec vous pour nous les faire partager. Les concombres des mers avec une sauce au vinaigre balsamique et une goutte d huile d'olive en entrée après 4 heures de cuisson ça ne doit pas être mauvais. .........hi hi. Message personnel , ta caisse est chez mymo. Continuer à nous faire rêver. Gros bisous de papa.

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  5. Vos photos sous marines sont vraiment très belles ! Ça me rappelle un peu les fonds des caraïbes. Shan est en plein passage du bac... Résultats le 4 juillet. Portez vous bien on pense à vous très souvent. Bizzz de nous 5

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  6. Super l'escargot !, vous avez du beaucoup l'apprécier ce fromage !, en plus il a l'air appétissant ! Vive la France et son plateau de fromages !

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  7. Bonjour les aventuriers. Moi aussi je saturer ais de tous ces gens qui demandent sans arrêt de l'argent. Ils veulent vraiment profiter des voyageurs. C'est vraiment dommage ! Heureusement que tout ce que vous voyez paraît tellement merveilleux pour compenser. Quels beaux paysages et qu'elle joie d'être au milieu de tous ces animaux en liberté ! Vous voilà sur le chemin du retour, profitez encore pleinement de votre voyage avant de revenir dans notre civilisation. Gros bisous

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